Ces coups de pinceau ne resteront pas sans conséquence. Parmi les 11 bancs aux couleurs arc-en-ciel et trans inaugurés par la ville de Lausanne le 23 septembre, plus de la moitié d'entre eux ont été couverts de tags homophobes ou repeints en blanc.
L'un des responsables a filmé son acte sur TikTok. Dans la vidéo, l'intéressé justifie son geste en affirmant que coucher avec un homme est «une abomination». Face à ces images, la Municipalité de Lausanne a décidé de porter plainte. Les conséquences pourraient être douloureuses pour ce jeune homme selon Camille Perrier Depeursinge, professeure de droit pénal à l’Université de Lausanne (Unil).
Une incitation à la haine
En effet, en repeignant le banc, le jeune homme a commis une infraction de dommages à la propriété. De plus, s'il s'avère qu'il a aussi inscrit des propos homophobes sur d'autres bancs, il aura commis une infraction de discrimination et incitation à la haine. Ces deux infractions cumulées pourraient lui valoir une peine de privation de liberté allant jusqu'à quatre ans et demi.
«En pratique, il est plus probable que l’on reste dans une sanction de jours-amende, surtout si l’auteur n’a encore jamais commis d’infraction de ce genre, nuance l'experte. Ce que dit l'auteur des faits dans sa vidéo, 'coucher avec un homme est une abomination', est considéré comme une incitation à la haine et discrimination. C'est donc pénalement répréhensible et c'est poursuivi d'office, il n'y a pas besoin de plainte», ajoute Camille Perrier Depeursinge.