Une journée de grève de la fonction publique a débuté mardi dans tout le canton de Vaud pour protester contre les coupes budgétaires prévues par le Conseil d'Etat. Quelque 50 écoles primaires, secondaires et professionnelles ainsi que les gymnases devaient débrayer.
«Nous voulons dire non aux coupes dans le service public et obtenir de vraies négociations», a déclaré à Keystone-ATS Cora Antonioli, la présidente du syndicat SSP-Vaud, organisatrice de la mobilisation avec les syndicats SUD et FSF.
Hôpitaux impliqués
Le CHUV participe également au mouvement, tout comme certains bâtiments administratifs, ainsi que des structures sociales comme l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM). Des actions sont prévues dans les hôpitaux régionaux ainsi que dans le secteur de l'enfance. Une manifestation partira de Montbenon à 18h00 pour rejoindre la place du Château.
Le projet de budget 2026 du gouvernement vaudois prévoit un déficit de 331 millions de francs, malgré un paquet d'économies de 305 millions. Ces dernières impactent particulièrement la santé et la formation.
La gauche soutient les grévistes
Au Grand Conseil, la gauche de l'hémicycle a apporté son soutien «total» aux employés et employées de la fonction publique. Elle a vivement critiqué la politique d'austérité du gouvernement et promis de réagir lors du débat sur le budget 2026 de l'Etat.
Le Parti socialiste (PS), les Vert-e-s et Ensemble à Gauche & POP (EP) se sont exprimés tour à tour lors d'une prise de position, mardi en début de séance. Le chef du groupe socialiste Sébastien Cala a qualifié cette journée de grève et de mobilisation comme «un moment-charnière pour l'avenir de notre canton». «Alors que le Conseil d'Etat s'attaque au bien commun, la fonction publique se lève contre l'austérité budgétaire», a-t-il dit. «Un Etat efficient n'est pas un Etat minimal. Le Conseil d'Etat frappe durement sans boussole et sans argument», a-t-il critiqué.
Le député vert Yannick Maury a enchaîné en rappelant que «ce n'était pas la faute» des employés et employées du public et du parapublic si la situation s'était dégradée. L'écologiste a dénoncé les mesures «socialement injustes» du gouvernement. Le député de la Côte a invité le Conseil d'Etat à voir dans cette journée de mobilisation «une alerte citoyenne plutôt qu'une seule défense corporatiste».
L'élue de la gauche radicale Mathilde Marendaz s'est jointe à ces prises de parole. «Le Conseil d'Etat a décidé d'assommer la population vaudoise. Il l'escroque en n'octroyant des avantages qu'aux riches et super-riches», a-t-elle lancé. «Le gouvernement détruit ainsi le tissu social.» La députée EP a plaidé pour un service public «fort, accessible et abordable».