«La gym, ça nous anime!»
Cette famille de sportifs attend de pied ferme la Fête fédérale de gymnastique

Dans la très sportive famille Demartini, tout le monde attend avec impatience la Fête fédérale de gymnastique, qui aura lieu du 12 au 22 juin, à Lausanne. Rencontre dans la salle omnisport de Clarens (VD), avant le top départ de cet immense rassemblement populaire.
Publié: 12.06.2025 à 15:46 heures
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Dernière mise à jour: 12.06.2025 à 16:28 heures
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David et Sara ont été initiés à la gymnastique par leurs parents et ils ont déjà hâte de participer à la Fête fédérale de la gymnastique à Lausanne.
Photo: VFLPIX.COM
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Antoine HürlimannResponsable de l'actualité de L'illustré

Chez les Demartini, la gymnastique est une affaire de famille. La mère, Franca, 56 ans, affiche sept Fêtes fédérales à son compteur. Le père, Emmanuel, 56 ans également, idem. Le fils, David, 30 ans, trois et la fille, Sara, 28 ans, deux. C’est peu dire que le quatuor lié par le sang et la passion trépigne d’impatience à l’idée de l’édition 2025 du grand raout national, dont le top départ sera donné ce jeudi 12 juin, à Lausanne.

Une manifestation monstre qui se déroule tous les six ans et qui rassemble des dizaines de milliers de gymnastes originaires de toute la Suisse – mais aussi des curieux, des familles et des passionnés venus vibrer au rythme des acrobaties, des chorégraphies et des moments de partage (lire encadré).

«La question ne se pose même pas, il faut y participer», rigole Franca, qui a rencontré son mari sur les tapis. Ce dernier enchaîne: «Après tous ces mois de préparation et de réflexions, nous nous réjouissons d’enfin nous mettre en action et d’entrer dans le vif du sujet!»

L’illustré rencontre ces véritables figures de la FSG Montreux dans «leur» salle du Pierrier, à Clarens (VD). Dehors, l’orage menace. A l’intérieur, l’ambiance est à peine moins électrique. C’est là, entre le cheval d’arçons et les barres parallèles auxquelles s’agrippent des bras dessinés, que les parents-moniteurs bénévoles ont entraîné leurs enfants avant que ceux-ci ne décident de prendre à leur tour des responsabilités. Une quasi-addiction pleinement vécue au sein de l’organisation de la Riviera vaudoise qui a forcément un impact sur la famille et sa manière de fonctionner.

«Il y a eu dix ans durant lesquels nous n’étions jamais tous ensemble à la maison en raison des entraînements», relate Sara, event manager lorsqu’elle n’a pas de la magnésie sur les mains. Celle qui chapeautera les sports olympiques à Beaulieu durant la Fête fédérale de gymnastique de Lausanne complète: «Dans les faits, nous ne nous retrouvions les quatre que deux fois par semaine… et c’était à la salle.»

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On ne confie pas ses gamins à n’importe qui pour partir chercher une médaille à des heures de chez soi!
Emmanuel Demartini, père de famille et gymnaste
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David, spécialiste en sécurité incendie de formation, qui concourra notamment en élite ces prochains jours, se tourne vers sa sœur: «Forcément, à table, la gym, c’est toujours le sujet de discussion principal, reconnaît-il. Mais c’est normal, c’est ce qui nous anime.» Emmanuel, dessinateur géomaticien et responsable d’une multitude de sites lors de l’événement, sourit: «Des fois, leur grand-maman désespère un peu lors des repas de famille. Mais c’est comme ça, nous sommes toutes et tous très tournés vers le sport en général. On a suivi les Jeux olympiques de Paris, on regardera l’Euro de football féminin et on aime aussi beaucoup le ski.»

Une école de vie

Toute la famille s’accorde à dire que la gymnastique n’est pas une discipline comme les autres. «Sans vouloir manquer de respect au foot et à ses pratiquants, on ne fait pas une acrobatie comme on tape dans un ballon», avance prudemment le patriarche. Franca, par ailleurs releveuse de compteurs électriques à la ville, acquiesce: «On ne peut pas y aller à la légère! Il faut se donner les moyens et, à un moment donné, même le surdoué devra énormément travailler s’il veut passer à l’étape d’après. Sans parler du fait que, si on a des ambitions, c’est un sport qu’il est nécessaire de commencer très jeune.»

Au-delà des résultats et des podiums, la gymnastique est «une formidable école de vie», appuie le couple Demartini. «Elle offre un cadre, apprend le goût de l’effort et le respect des moniteurs ainsi que de tous les camarades, développe Emmanuel. Cette entente permet de construire une relation de confiance. Aussi avec les parents, car on ne confie pas ses gamins à n’importe qui pour partir chercher une médaille à des heures de chez soi! Ce sont des liens solides qui perdurent au-delà des entraînements.»

Franca et Emmanuel avec leurs deux enfants, David et Sara, à Clarens (VD).
Photo: VFLPIX.COM

Franca estime également que cette activité est synonyme de «très bonne sociabilisation». «On apprend à fonctionner en groupe, glisse-t-elle. Pour performer, il faut la tête et le corps. Ce sont des choses qui nous sont ensuite utiles pendant toute notre vie, que cela soit aux études ou au travail.»

Qu’en pensent les enfants? Tout pareil, clament-ils en chœur. Osons la provocation: ont-ils vraiment le choix avec un père et une mère aussi atteints par le virus de la gymnastique? Sara et David volent au secours de leurs parents: «Nous avons aussi pu essayer d’autres sports, détaillent-ils. C’est par choix que nous sommes restés dans cette activité! Même si elle peut paraître rébarbative avec ses règles strictes, la gymnastique a réellement quelque chose de particulier. C’est une discipline dans laquelle on évolue d’abord avec soi-même et non pas contre les autres. Il n’y a rien de plus beau quand on réussit là où, plus tôt, on échouait.»

Bonnes volontés recherchées

La Fête fédérale de gymnastique sera la vitrine de toutes ces belles valeurs. Une dimension presque morale importante qui s’ajoute à la fierté de voir cet immense rassemblement populaire revenir dans les murs de la ville olympique. La dernière fois que la capitale cantonale était hôte, c’était… en 1951.

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On ne confie pas ses gamins à n’importe qui pour partir chercher une médaille à des heures de chez soi!
Emmanuel Demartini, père de famille et gymnaste
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«Nous nous rendons beaucoup outre-Sarine pour participer à des compétitions, donc nous sommes heureux de pouvoir accueillir nos compatriotes alémaniques en retour, lance chaleureusement Emmanuel. Nous sommes impatients de démontrer que nous sommes nous aussi capables de monter de belles infrastructures et de bien recevoir des centaines de milliers de personnes. Cette envie nous porte depuis le début.» Il se marre: «Après, c’est vrai que nous nous réjouissons que tout le travail soit derrière nous et de pouvoir nous rendre peinards en train au Tessin sans rien avoir à faire, dans six ans, pour la prochaine Fédérale.»

Alors que des centaines de milliers de personnes sont attendues et que toutes les sociétés de gymnastique battent le tambour, la Fête fédérale cherchait toujours un millier de bénévoles à quelques jours de son lancement. Doit-on s’inquiéter? «Pas du tout, rassure Emmanuel. L’organisation avait compté large. Les besoins vont être revus et des gens vont encore s’annoncer. Nous restons positifs et continuons de chercher jusqu’au dernier moment!» L’appel aux bonnes volontés est passé.

Les événements à ne pas manquer

La Fête fédérale de gymnastique, à laquelle 300'000 personnes sont attendues, aura lieu du 12 au 22 juin, à Lausanne. Voici les moments clés de ce gigantesque événement à voir seul ou accompagné!

  • Le 12 juin La journée d’ouverture se déroule en trois actes. D’abord, à 13h30, à Beaulieu, halle 36. La cérémonie d’ouverture officielle sera rythmée par des prestations gymniques et quelques instants solennels. Puis, rendez-vous à 15h30, à la place des Pionnières (centre-ville), où un happening festif pour inviter la population à se joindre à la fête aura lieu. Enfin, à 17h30, au Musée olympique, se déroulera le dépôt symbolique de la bannière. L’occasion idéale pour visiter le parcours thématique autour de la gymnastique.
  • Le 13 juin A 17h, la «Welcome Party» invite toute la population à se rendre dans le Quartier Fête. Au programme: concours, démonstrations, musique, ambiance festive garantie pour toutes les générations.
  • Le 15 juin A 13h, au stade de Coubertin, la cérémonie de clôture jeunesse verra récompenser les jeunes athlètes dans une ambiance colorée. A noter la participation de Cary Cordt-Moller, le champion du monde de parkour speed.
  • Les 20 et 21 juin Si vous n’avez pas encore pris vos billets pour le show Gymagine, c’est le moment! Il serait fort dommage de ne pas profiter de ce spectacle qui réserve de magnifiques surprises, promet l’organisation.
  • Le 21 juin De Montbenon à la place de la Navigation, un défilé festif réunira quelque 4000 participantes et participants tout en musique. A voir!
  • Le 22 juin A 10h15, au stade de la Tuilière, la cérémonie de clôture, le point d’orgue de la fête, couronnera les vainqueur(e)s dans un spectacle grandiose. Gratuit, mais réservation obligatoire. Informations et réservations: www.lausanne2025.ch
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