Marion Agoston a grandi dans une famille où l’art et la scène occupaient déjà une place importante. Longtemps, elle a cru que cet univers n’était pas le sien: benjamine, elle regardait ses frères briller sans oser imaginer qu’elle aussi pourrait trouver sa place dans la lumière.
«C’est l’impro qui m’a révélée, qui m’a aidée à me trouver», raconte-t-elle. Ado, elle s’inscrit à des cours, puis rejoint la Fédération d’improvisation genevoise. Matchs, compétitions, tournées: l’expérience est décisive. «J’ai compris ce qui me faisait vibrer dans la vie, et j’en suis devenue totalement accro. Jouer sur scène chaque semaine devant un public quand on a 17 ans, c’est une chance incroyable.»
Stage à la RTS
Sur scène, la jeune Marion est comme un poisson dans l’eau. Le plaisir et l’énergie qu’elle ressent, elle ne les trouve nulle part ailleurs. Alors elle décide d’emprunter la voie professionnelle du milieu. Admise au Conservatoire de Genève à 20 ans, elle plonge dans le théâtre classique avec passion, mais aussi avec un certain malaise.
Elle raconte la méfiance, parfois la mésestime ressentie de la part du milieu théâtral vis-à-vis de l’humour. «Pour moi, le défi, c’était justement le contraste entre l’humour et le théâtre classique. C’était exigeant, mais aussi hyper-joyeux et une vraie évidence de me lancer dans cette voie. Encore aujourd’hui, je me considère tout autant comédienne qu’humoriste.» Loin d’une vocation innée, elle puise dans l’instant l’énergie qui la guide, ce plaisir sur le fil, que ce soit sur scène ou dans un studio, entre la joie de faire ce qu’elle aime et la prise de risque, en lien direct avec le public.
C’est là qu’elle est à sa place. Un sentiment qu’elle retrouve dès ses premiers stages à la RTS, entre Couleur 3 et Option Musique, où elle goûte à l’écriture radiophonique, à l’animation, et réalise qu’elle tient enfin son terrain de jeu. «Ma première émission, c’est comme ma première scène d’impro, c’est le moment où je me suis dit: «Voilà, je suis bien ici.»