«J’aurai un peu de retard, un pigeon m’a chié dessus.» Sabrina s’excuse de ce qu’elle pense être la pire excuse possible. Mais le fait de l’assumer, de le partager, transforme le besoin du pigeon en acte d’humour. Depuis toujours, Sabrina Colongo aime observer et tourner en dérision les petites absurdités de la vie: chez elle, l’humour est un réflexe naturel.
D’abord «clown de service» en famille ou entre amis, son parcours vers la scène est atypique. Comptable de formation, elle commence par la radio presque par hasard, en envoyant une playlist à Couleur 3 pendant le confinement, accompagnée d’une petite vanne en audio.
Un acte créateur, littéraire
Repérée par un réalisateur, elle se retrouve contactée par Valérie Paccaud et commence quelques chroniques dans Les bras cassés. Elle se prend au jeu, conquiert l’équipe et devient chroniqueuse régulière, avant de se lancer dans le stand-up. Que ce soit dans un comedy club ou un studio de radio, son moteur principal reste le même: écrire. Pour Sabrina, l’humour est un acte créateur, littéraire. Un style à proprement parler, des plus exigeants. Chaque chronique, chaque sketch est le fruit d’un travail minutieux d’observation et de mise en mots.
C’est une autrice avant tout, qui cherche à capter les ridicules et petites galères de la vie – enfin, surtout de la sienne – pour en faire une matière partagée: «On croit que cela n’arrive qu’à soi, en fait, cela arrive à tout le monde.» Dans le stand-up, elle se met à nu sans filet ou personnage derrière lequel se cacher. Monter sur scène est pour elle à la fois grisant et vulnérabilisant. C’est Sabrina elle-même que le public rencontre.
En revanche, Les bras cassés ou La bande amateur lui offrent une respiration qu’elle chérit particulièrement, un cadre protecteur et convivial, presque comme un repas entre amis où l’on rit ensemble. Sabrina Colongo ne court pas après les paillettes. Elle veut simplement continuer à écrire, à observer et à raconter le monde avec humour. Sa vocation? Partager des histoires et créer du lien par le rire, en assumant pleinement que la légèreté peut aborder de vrais sujets de manière profonde.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.