A 23 ans, Marie Jay vient de vivre un fol été: Balélec, Festi’neuch, Montreux Jazz, Caribana, Festimixx, Les Georges, Luzern Live: la chanteuse lausannoise était sur tous les fronts.
Véritable abeille ouvrière, elle parle de son parcours sans détour, avec la lucidité de celle qui sait que, en Suisse, «il n’y a pas de mode d’emploi pour être artiste». A la fois chanteuse, autrice, interprète, productrice, administratrice, community manager, styliste, elle s’est construite comme une véritable cheffe d’entreprise, multipliant les casquettes par nécessité, à l’heure de l’ubérisation du métier d’artiste.
La musique, sa véritable vocation
La recette est simple, et c’est la seule qui compte: pour une heure sur scène, comptez cent heures de travail. C’est face au public qui chante ses paroles ou se confie à elle après un concert, mais aussi quand la joie explose face à une foule qui danse, qu’elle trouve le sens de tout ce travail invisible.
Pourtant, quand on regarde Marie, tout a l’air si facile: une gouaille pleine d’énergie, une nonchalance calée entre douceur et ironie, une vraie spontanéité et des titres où tout est finement pensé. Faire croire que c’est si facile, c’est la magie des bons artistes. Son goût pour la scène remonte à l’enfance. Toute petite déjà, Marie aimait les histoires. Elle fait de l’impro, du théâtre, de la comédie musicale.
Le point de bascule a lieu à l’université, lorsque cette workaholic, comme elle se définit elle-même, a pris conscience que ses études devenaient un passetemps et la musique sa véritable vocation. Depuis, Marie est devenue une conteuse du quotidien, qui considère la musique comme un «métier du soin» pour toucher et accompagner les gens, tout en gardant une conscience aiguë des sacrifices qu’il demande.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.