Initiative pour sauver la colline
Le cimentier Holcim défend sa vision pour l'avenir industriel au Mormont

La cimenterie Holcim à Eclépens soutient le contre-projet à l'initiative «Sauvons le Mormont», soumise au vote le 28 septembre dans le canton de Vaud. L'entreprise s'oppose à l'initiative, estimant qu'elle pourrait créer un flou juridique.
Publié: 17:06 heures
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Le cimentier Holcim défend sa vision pour l'avenir industriel à la colline du Mormont.
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

La cimenterie d'Holcim à Eclépens soutient sans réserve le contre-projet à l'initiative «Sauvons le Mormont», soumis à votation le 28 septembre dans le canton de Vaud. Elle s'oppose tout aussi clairement à l'initiative. «Ce n'est pas dans nos habitudes d'aborder des sujets politiques, mais cette votation nous impacte tellement que nous devons prendre position», a relevé mardi devant la presse François Girod, ancien directeur du site et désormais responsable du volet Economie circulaire chez Holcim Suisse.

L'initiative «Sauvons le Mormont», lancée en 2022 dans la foulée de la ZAD, demande de protéger la célèbre colline via la Constitution vaudoise et d'y interdire toute exploitation. Une exigence rendue en grande partie «obsolète», a estimé François Girod. Et pour cause, le Tribunal fédéral (TF) a validé l'extension de la carrière jusqu'à l'horizon 2060, ce qui rendrait l'initiative difficilement applicable, a-t-il estimé.

Outre cet éventuel «flou juridique», un «oui» à l'initiative serait pris comme une défiance envers l'usine d'Eclépens. «Cela montrerait que les gens n'ont pas compris ce que l'on fait», a poursuivi le responsable.

Economie circulaire

L'usine vaudoise s'est en effet engagée, depuis plusieurs années, à réduire ses émissions de CO2. «Le site d'Eclépens est à la pointe en la matière et va continuer à investir pour se décarboner», a relevé son directeur Luis Sanchez. La cimenterie mise aussi beaucoup sur l'économie circulaire, un aspect qui figure justement au cœur du contre-projet du Conseil d'Etat à l'initiative populaire.

Inscrire le principe d'économie circulaire dans la Constitution cantonale – comme le propose le contre-projet – donnerait «une base juridique et nous permettrait d'avancer dans ce domaine», a affirmé Luis Sanchez.

En matière de réduction et réutilisation des matériaux, ou encore de recyclage des déchets, le site d'Eclépens est «très en avance, mais il reste du potentiel. Avoir un cadre juridique permettrait de renforcer cette circularité», a affirmé François Girod. Et ajouter que ce contre-projet constitue «une véritable opportunité pour notre industrie».

Soutien politique

Pour les responsables de l'usine, le fait que le Mormont soit désormais protégé dans la loi (et non pas dans la Constition comme le souhaite l'initiative) ne pose pas de problème. Votée en février par le Grand Conseil, cette protection législative est conçue pour permettre uniquement la suite des travaux d'extraction, ainsi que le futur comblement du site après 2060, comme l'a décidé le TF.

Même s'il reconnaît que la question du Mormont reste «très émotionnelle», François Girod se montre «assez confiant» pour la votation du 28 septembre. Au niveau politique également, le contre-projet a les faveurs de la cote. Soutenu à une large majorité au Grand Conseil, il a reçu ces derniers jours le soutien des principaux partis du canton.

Les Vert-e-s, pourtant à l'origine de l'initiative, plébiscitent eux-mêmes le contre-projet et se contentent de laisser la liberté de vote sur l'initiative. Le PLR adhère au contre-projet, tandis que le PS soutient les deux objets, mais appelle à privilégier le contre-projet si l'initiative devait aussi passer. Quant à l'UDC, elle refuse contre-projet et initiative.

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