Projet pilote à Glâne
Fribourg étudie l'impact des smartphones sur les élèves

Le canton de Fribourg lance un projet pilote au CO de la Glâne à Romont pour étudier l'impact des smartphones sur le sommeil des élèves. L'initiative vise à informer, comprendre les mécanismes du sommeil et développer une réflexion critique chez les jeunes.
Publié: 11:30 heures
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La Conseillere d'Etat fribourgeoise Sylvie Bonvin-Sansonnens, le 18 janvier 2024 a Murist dans le canton de Fribourg.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Le canton de Fribourg vient de lancer un projet de prévention pilote touchant à l’impact des téléphones intelligents sur le sommeil. Il se tient au Cycle d'orientation (CO) de la Glâne, à Romont. Les élèves doivent analyser leur repos, en lien avec l’usage du smartphone.

L’objectif vise à informer, comprendre les mécanismes du sommeil, identifier les facteurs qui l’influencent et développer chez les élèves une réflexion critique, a indiqué la conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens il y a quelques jours. Le projet est mené par l’équipe pédagogique de chaque classe.

Le programme constitue la suite d’une enquête conduite au printemps dernier sur l’utilisation du téléphone portable, a ajouté la ministre de la formation. Depuis 2016, l'usage de l'appareil est interdit dans les écoles fribourgeoises et ce, durant le temps scolaire. Il s'agit de ne pas perturber la classe, ni l'enseignement.

Contexte scolaire

Malgré tout, les interférences sont de plus en plus fréquentes: des conflits naissent à la maison ou durant les loisirs et rejaillissent «plus ou moins violemment» dans le périmètre scolaire. L’abus des réseaux sociaux affecte lui l'humeur et le bien-être des élèves, alors que le manque et l’altération du sommeil nuit à la capacité de concentration et de mémorisation.

Selon de la conseillère d'Etat, «il ne s’agit pas d’être pour ou contre le téléphone portable, il est une réalité: au CO de la Glâne, 98% des élèves en possèdent un lors de son entrée au cycle». Il représente également un outil: il ne représente ni un danger en soi ni une solution miracle, précise le communiqué.

Le smartphone s’invite toutefois dans la vie des jeunes, comme un «troisième éducateur». Il donne accès à des contenus «problématiques» via ses réseaux non filtrés (3G/4G/5G). L’école, quant à elle, combine wi-fi sécurisé/filtré, usages pédagogiques, organisation et communication pour un «dispositif gagnant-gagnant».

Interdisciplinarité

Le sondage du printemps a fait émerger des priorités «imbriquées»: santé et bien-être, relations sociales (entre pairs et entre générations) et gestion du temps. Pour l'année 2025/2026, l’école a choisi le thème du sommeil, «car il touche la concentration, la mémoire, l’humeur, la posture et la qualité des interactions».

Le projet veut informer, comprendre les mécanismes du sommeil, identifier les facteurs qui l’influencent (organisation de la journée, stress, environnement, activité physique, alimentation, écrans) et développer une attitude réflexive chez les élèves. Il s’agit de «proposer des stratégies aussi simples que concrètes».

L'approche s’appuie sur plusieurs disciplines: sciences, mathématiques, informatique, français, éducation physique, musique, activités créatrices, économie familiale. Chaque classe commence par un journal du sommeil tenu par les élèves, relève la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC).

Avancer ensemble

Les données sont analysées en mathématiques et/ou en informatique, discutées en français, mises en perspective en sciences (fonctionnement du sommeil, recommandations), traduites en routines en éducation physique (respiration, récupération, lien sport-sommeil) et approfondies en musique (écoutes apaisantes, rythmes).

Elles sont enfin valorisées en arts visuels (créations sur le thème). Et cela, tout au long de l’année scolaire qui vient de démarrer. Les parents sont associés tout au long de l’année scolaire: information régulière, outils simples (journal du sommeil et guide pratique) et informations de la part des enseignants.

«La collaboration entre école et familles est précieuse: on avance ensemble, chacun dans son rôle, pour favoriser le bien-être des jeunes et leurs apprentissages», note la DFAC. «Parce que le monde change, nous préparons nos jeunes à y agir: ils sont le coeur du projet, l’école et les parents en sont les partenaires». C’est la ligne choisie par le CO de la Glâne.

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