Plus d'une centaine des 300 habitants de Lourtier (VS) ont adressé un courrier à la commune de Val de Bagnes et au Conseil d'Etat, à la suite des diverses laves torrentielles qui se sont abattues dans le torrent du Fregnoley. Ces citoyens crient leur ras-le-bol.
«De juillet à septembre 2024, nous sommes restés sans un accès pour les véhicules digne de ce nom et avons fait preuve de résilience», rappellent-ils dans un courrier, dévoilé par la télévision valaisanne Canal 9.
En 2024, les autorités ont pris la décision de reconstruire l'accès au même endroit que celui emporté début juin, avec la mise en place d'un pont fusible remplaçable rapidement, un système de feu de sécurité ainsi que la construction d'une galerie couverte parallèlement à la route. «Il faut vous rendre à l'évidence, en rive droite, tant que la montagne ne se calmera pas, il sera impossible de réaliser quoi que ce soit», estiment ces citoyens de Lourtier.
«Menés en bateau»
Depuis le 2 juin 2025, le village se retrouve au même point qu'une année auparavant. Le pont fusible a lâché et le chantier de la galerie a également été inondé par l'eau et la boue. «Au vu de l'instabilité grandissante dans la zone de décrochement, l'incertitude va durer encore plusieurs années. Il faut abandonner la remise en état de cette galerie et se concentrer en priorité sur la sécurisation des villages (Epeneys, Fregnoley et Champsec) la création d'un accès vital en rive gauche pour Lourtier», défendent les pétitionnaires.
«Vous ne nous avez clairement pas écoutés et vous nous avez menés en bateau depuis une année», assènent-ils. «Nous n'avons plus confiance en nos autorités. L'avenir et la survie du village, des entreprises et du tourisme sont en jeu. Nous ne pouvons pas imaginer cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes en permanence.»
Séance avec l'armée vendredi
Pour Fabien Sauthier, le président de Val de Bagnes contacté jeudi par Keystone-ATS, cette pétition lui reste «un peu en travers de la gorge», avoue-t-il. «Lundi, on a fait déplacer à Lourtier trois conseillers d'Etat et le Conseil de Val de Bagnes in corpore (neuf personnes) pour rencontrer une délégation d'habitants et au retour on reçoit ce courrier.»
«Concernant les travaux, on ne change pas le cap», poursuit Fabien Sauthier. «L'objectif est de rouvrir un axe grâce à l'armée qui devrait pouvoir installer, en trois semaines, un pont 40 tonnes, tout en sachant que celui-ci sera enlevé en novembre.» L'ouvrage serait construit en aval de l'ancien pont fusible du Fregnoley. Une séance de faisabilité avec l'armée est prévue vendredi après-midi.
«Le Conseil se rendra vendredi à Lourtier pour rencontrer l'ensemble de la population» précise encore Fabien Sauthier. L'option d'une route communale, en rive gauche, est à l'étude, selon le président. Celle-ci pourrait voir le jour en trois mois.