Ignazio Cassis convaincu
Berne veut donner 269 millions pour la Genève internationale

Le Conseil fédéral veut renforcer la Genève internationale. Il souhaite lui allouer 269 millions de francs pour la période 2026-2029. Le Parlement devra donner son aval.
Publié: 20.06.2025 à 15:28 heures
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Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Conseil fédéral veut renforcer la Genève internationale. Il souhaite lui allouer 269 millions de francs pour la période 2026-2029. Le Parlement devra donner son aval.

«La Suisse est profondément attachée au multilatéralisme, c'est un pilier de notre politique étrangère», a déclaré vendredi en conférence de presse le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis. «Mais aujourd'hui, le multilatéralisme traverse une crise de confiance» avec les conflits en cours et le retrait des contributions de certains pays, au premier rang desquels les Etats-Unis, a-t-il poursuivi.

Plusieurs institutions installées à Genève ont été contraintes de revoir à la baisse leurs budgets, de réduire leurs effectifs, voire d’envisager une relocalisation hors de Suisse. Dans le même temps, la concurrence internationale pour accueillir ces organisations s’est fortement intensifiée.

Le Conseil fédéral est donc bien décidé à préserver l’attractivité et la durabilité de la place genevoise et de positionner la ville comme un hub d’innovation pour la recherche de solutions face aux défis de la gouvernance des nouvelles technologies.

Répondre aux incertitudes

Le Conseil fédéral a adopté un paquet de mesures urgentes ainsi que le nouveau message sur la Suisse en tant qu'Etat hôte pour la période 2026-2029. Le tout atteint 269 millions de francs. Le soutien se compose de trois volets.

Le premier à court terme (2025-26) prévoit 83 millions pour des mesures urgentes destinés aux organisations en difficulté de liquidités. Il inclut le soutien aux charges locatives, aux conférences internationales, à la numérisation ainsi qu'une suspension de prêts immobiliers.

Un deuxième volet, à moyen terme (2026-2029), comprend le crédit-cadre principal pour la stratégie de l'Etat-hôte, d'environ 110 millions de francs. Il est augmenté de 5% par rapport à la période précédente. L'objectif est d'éviter le départ de certaines organisations vers d'autres villes aux coûts moindres.

Le troisième est un programme extraordinaire d'investissements immobiliers sur trois ans. Il totalise 78 millions de francs auxquels s'ajoutera un montant de 52 millions alloués à fonds perdu par le canton de Genève.

Ce nouveau message s’inscrit dans la continuité des messages 2016 à 2019 et 2020 à 2023 sur la politique d’Etat hôte, tout en s'adaptant au contexte d’incertitudes actuel. «Le Conseil fédéral continuera d'investir dans la Genève internationale, non pas par nostalgie, mais comme un investissement dans l'avenir d'un ordre mondial basé sur le droit et l'humanité», a relevé le conseiller fédéral.

Genève, une ville chère

La Suisse accueille aujourd’hui 46 organisations internationales, dont 43 à Genève, plusieurs centaines d’ONG, ainsi que des institutions académiques et de recherche de premier plan. Enfin, 183 Etats membres de l’ONU sont représentés à Genève.

Une bonne vingtaine d'Etats ou de villes auraient essayé ces derniers mois de faire venir des organisations internationales chez eux. Essentiellement pour des raisons financières. «Genève est en effet une ville chère», a déclaré l'un des intervenants.

La seule contribution du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à la Genève internationale s’est élevée à environ 2 milliards de francs au cours des quatre dernières années. En retour, le rayonnement international de Genève génère un impact estimé à 4 milliards de francs par an sur le PIB suisse. L’initiative du Conseil fédéral s’inscrit dans une approche coordonnée avec le canton et la ville de Genève, ainsi qu’avec des partenaires privés, la Fondation Wilsdorf en particulier.

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