Des centaines de poissons ont été retrouvées morts dans le cours d’eau de la Coeuvatte dans le canton du Jura. Les enquêtes menées par l’Office de l’environnement ont confirmé que cette pollution est directement liée aux eaux utilisées pour éteindre l’incendie de la nuit du 10 au 11 juillet à Coeuve, indique un communiqué de presse ce mardi 15 juillet.
Pour rappel, l’incendie d’une ferme de cette commune jurassienne avait causé la mort de 19 bêtes. Ce lundi 14 juillet, le «Quotidien jurassien» révélait de nouveaux détails. Selon le journal, une fillette a été sauvée de justesse des flammes et l’incendie aurait été causé par des mineurs qui jouaient avec du feu.
95% de la faune est morte
L’eau utilisée pour éteindre le feu a circulé à la fois par les réseaux d’eaux claires et d’eaux usées, provoquant une pollution sévère qui a gravement affecté la faune aquatique. Après avoir constaté une mortalité en France voisine, l’Office de l’environnement est intervenu en ordonnant l’installation d’un bassin de décantation en aval d’une conduite d’eaux claires pour minimiser les impacts résiduels sur l’environnement.
Mais les dommages étaient déjà irréversibles. Les observations sur le terrain montrent qu’environ 95% de la faune piscicole entre Coeuve et la frontière française ont été tuées. A l’exception de quelques espèces, toutes les truites et les chabots sont morts.
Une pollution inévitable
L’état de décomposition des poissons retrouvés indique une mortalité rapide, survenue dans les minutes suivant le rejet des eaux d’extinction. Etant donné l’ampleur du sinistre, les risques encourus et les volumes d’eau impliqués, cette pollution était inévitable. La station d’épuration (STEP) située à Lugnez n’est pas conçue pour gérer ce type d’événements exceptionnels et n’a pas pu contenir toute la charge polluante.
L’Office de l’environnement va collaborer avec les autorités françaises pour établir un bilan global des pertes piscicoles et travailler avec les Services d’incendie et de secours (SIS) pour définir des mesures pouvant limiter de telles conséquences sur la nature.