La consommation électrique des centres de données, exploités notamment pour l'intelligence artificielle (IA), est quatre fois supérieure à la moyenne. De 2020 à 2023, quatre des principaux acteurs ont vu leur consommation d'énergie exploser de 150%, a averti ce jeudi l'Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève. Un rapport dévoile les chiffres pour 2023. Dans les six ans qui ont précédé, depuis 2017, la consommation des centres de données a augmenté de 12% chaque année, affirme l'UIT.
Objectif: neutralité carbone
Plus positif toutefois, davantage d'entreprises ont établi des objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre. Elles ont recouru à des énergies renouvelables ou se sont alignées avec des cadres scientifiques. «Davantage doit être fait», estime la secrétaire générale de l'agence onusienne Doreen Bogdan-Martin. Il faut une réponse aux défis de ces effets énergétiques, ajoute l'UIT.
Les émissions de gaz à effet de serre de quelque 160 entreprises numériques les plus importantes ont constitué 0,8% du total en 2023. Celles-ci absorbaient également 2,1% de la consommation d'électricité, dont la moitié est liée à 10 sociétés seulement.
Parmi les entreprises concernées, 41 se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et 51 espèrent atteindre cet objectif avant l'échéance. 23 fonctionnaient déjà entièrement aux énergies renouvelables. Cela correspond à sept de plus que l'année précédente. Plus de 100 sociétés publiaient en 2023 leurs émissions indirectes liées à toute leur filière, un chiffre en augmentation d'un tiers sur un an.
L'UIT demande de renforcer les efforts, de recourir encore davantage aux énergies renouvelables, de collaborer avec les entreprises énergétiques et de dévoiler toutes les émissions liées à l'IA. Cette situation doit être reflétée dans les engagements nationaux des Etats, a encore ajouté l'agence onusienne.