La politique de régulation actuelle des loups en Suisse est suffisante pour l'instant. Le Conseil national a enterré mardi par 98 voix contre 93 et 3 abstentions une motion de la Chambre des cantons demandant une gestion différenciée et facilitée selon les régions.
Sous pression des éleveurs, les pays du Conseil de l'Europe se sont mis d'accord pour abaisser la protection du loup dans la Convention de Berne, qui va passer d'espèce «strictement protégée» à «protégée». Ils ont accepté en décembre dernier une proposition de l'Union européenne.
Le jour même, le Conseil des Etats avait largement soutenu une motion de commission qui devait permettre à l'avenir de réguler la population de loups au niveau régional, de manière moins bureaucratique, et ce contre l'avis de la gauche et du Conseil fédéral. La motion demandait aussi précisément au gouvernement de s'activer pour abaisser la protection du loup.
Selon cette approche, le canidé pourrait être chassé dans les régions où la population atteint une certaine valeur seuil, selon des quotas fixés au niveau régional. Enfin, le Conseil fédéral était chargé de clarifier la question juridique des zones «zéro loup» au niveau cantonal.
Mesures en cours
La Suisse dispose depuis peu d'une gestion du loup qui offre une série de possibilités de régulation. Il est désormais possible de prélever des meutes entières dans certaines régions, a rappelé Simone de Montmolin (PLR/GE) pour la commission.
Il faut donc attendre les prochaines analyses avant d'aller plus loin dans la régulation, selon la Genevoise. La Chambre du peuple a soutenu aussi un postulat de commission, demandant au Conseil fédéral une analyse de la situation, notamment sur la possibilité d'introduire des tirs de défense contre le loup.
Des députés UDC et du Centre, notamment valaisans et vaudois, ne souhaitaient pas attendre, doutant de l'efficacité des nouvelles normes en vigueur dans certains cas.
Le conseiller fédéral Albert Rösti s'est défendu face aux critiques. La Confédération a agi, les instruments sont là, les cantons doivent les mettre en oeuvre, a rappelé le chef du Département fédéral de l'environnement.
Depuis un an, l'explosion des populations de loups a été cassée et les dégâts dus au loup ont été réduits, a-t-il constaté. «J'ai de la compréhension pour les familles paysannes» dans ce dossier. Mais il faut désormais attendre deux ou trois ans pour analyser la situation.