17 au lieu de 15 ans
Le National veut durcir les conditions de libération conditionnelle de la prison à vie

Le Parlement suisse durcit les conditions de libération conditionnelle pour les prisonniers à vie. Le Conseil national a voté en faveur d'une augmentation de la durée minimale d'incarcération, malgré l'opposition de la gauche.
Publié: 10:24 heures
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Le Parlement veut prolonger l'internement. (Archives)
Photo: URS FLUEELER
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ATS Agence télégraphique suisse

La libération conditionnelle pour les condamnés à la prison à vie doit être plus stricte. Le Conseil national a approuvé mercredi par 131 voix contre 64 un projet du Conseil fédéral rendant cette libération possible après 17 ans d'emprisonnement au lieu de 15. Le but est de marquer une plus grande différence avec les condamnés à 20 ans de prison, ceux-ci pouvant envisager une liberté conditionnelle au bout de 13,3 ans de réclusion. Celle-ci n'est accordée que si le condamné a fait ses preuves.

Les plus grands criminels, comme le meurtrier de Rupperswil, ne sont pas concernés par cette mesure. Leur condamnation est associée à un internement, a rappelé le ministre de justice et police, Beat Jans. Donc même si la peine privative de liberté à vie est levée après 17 ans, le prisonnier ne sera pas mis en liberté, mais interné.

Les conseillers nationaux ont largement approuvé la modification de la loi. Contrairement au Conseil des Etats, le National a toutefois décidé par 107 voix contre 84 d'introduire une disposition transitoire afin que les nouvelles règles ne s’appliquent pas aux personnes qui purgent déjà une peine privative de liberté à vie. Seize prisonniers sont concernés.

La gauche opposée

La gauche s'est opposée au projet. Pour Raphaël Mahaim (Vert-e-s/VD), le projet est totalement inutile pour la sécurité publique. «Il n'a pas d'effet concret sur la sécurité de la population.» Le contraire serait même vrai: plus on allonge la durée d'emprisonnement, plus on réduit les chances de resocialisation. Pour Sibel Arslan (Vert-e-s/BS), la sécurité passe par la prévention.

L'UDC aurait de son côté aimé aller plus loin. «C'est une mini-réforme», a tonné Mauro Tuena (UDC/ZH). «Il faudrait que les condamnations à vie le soient vraiment.» Le dossier repart au Conseil des Etats.

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