De la gare de Berne au siège principal de Postfinance et de CarPostal SA, à Engehalde, il y a exactement 1,3 kilomètre à parcourir à pied. Le trajet longe de grandes voies de circulation.
Certes, le paysage n’est pas des plus pittoresques. Et de nombreux collaborateurs semblent considérer cette ballade forcée comme une contrainte. «De et vers la gare et le centre-ville, la distance à pied est assez longue, surtout pour les pendulaires et les visiteurs», écrit le service de presse de la Poste. Couper la poire en deux et se rendre à l’arrêt de bus qui se trouve à mi-chemin du siège principal, nommé Henkerbrünnli, ne présenterait pas d’avantages en termes de temps, selon l’entreprise.
La solution qu’elle a trouvée? Un Publicar spécialement dédié aux employés de Postfinance et CarPostal SA. Le minibus jaune, de la marque Peugeot, offre huit places. Il est écologique et fonctionne à l’électricité, ce que le service de presse se réjouit de souligner. Lorsque le trafic est fluide, le trajet ne prend pas plus de cinq minutes.
La Poste parle d’une «solution gagnant-gagnant»
Les collaborateurs peuvent commander ce taxibus à leur guise. Il est disponible aux heures de pointe, le matin et le soir, via l’application Publicar.
Pour que ce moyen soit utilisé de façon efficace, on s’efforce de regrouper les passagers, nous précise-t-on. Mais est-ce que cela fonctionne vraiment? Le minibus effectue en moyenne 37 trajets par jour. Sur plus de 1000 collaborateurs, 43 montent en moyenne quotidiennement dans la navette de l’entreprise. Résultat: cela fait 1,1 passager par trajet. Coût de l’opération: près de 10’000 francs par mois, comme l’indique le service de presse.
Pourtant, celui-ci nous parle d’une solution win-win (gagnant-gagnant, en français): les collaborateurs qui font avancer la nouvelle solution de mobilité Publicar pourraient ainsi la tester directement, sans devoir se rendre par exemple dans le pays d’Appenzell ou dans le canton de Vaud, où des Publicars sont déjà en service.
L’idée a mûri dès l’automne dernier. En février, on était prêt à démarrer. Il s’agit d’une exploitation expérimentale, dont la date de fin n’est pas encore arrêtée.
Le taxi est surtout apprécié des jeunes
En interne, on fait de la publicité pour le taxibus par le biais d’affiches, d’écrans et de l’Intranet. Il est surtout apprécié par les jeunes collaborateurs – en raison de la commande par application, suppose la porte-parole.
Le taxi des collaborateurs a déjà «fait ses preuves», assure-t-elle. Il reste certes «quelques détails techniques à régler», mais il est «tout à fait imaginable qu’une telle navette soit un jour utilisée sur d’autres sites», ajoute-t-elle.
Cette navette n’est pas la première de ce type à véhiculer les collaborateurs d’Engehalde. Auparavant, un taxibus faisait la navette sur ce même trajet. Il s’agissait d’un car postal de 40 places, qui roulait avant tout le soir, aux heures de pointe des pendulaires. «Mais l’horaire était assez rigide», avance le service de presse. Mais il était malgré tout en service toutes les demi-heures.