La couleur de peau doit être mentionnée dans le fichier de recherche Ripol de la police fédérale, selon la commission de la politique de sécurité du National. Elle demande que l'Office fédéral de la police (fedpol) revienne sur sa décision d'interdire cette mention. Cette annonce le mois dernier avait fait jaser.
Fedpol avait annoncé début septembre une nouvelle directive aux polices cantonales, indiquant que la couleur de peau ne devait plus être mentionnée dans le système de recherche Ripol. La décision avait entraîné une vague de critiques, de la part des polices mais aussi au niveau politique.
Fedpol avait ensuite indiqué ouvrir une consultation formelle à ce sujet. Le ministre de la justice Beat Jans avait aussi reconnu un problème dans le processus de modification, tout en répétant ce que fedpol avait déjà dit: les cinq couleurs de peau sélectionnables jusqu'à présent dans le système («blanc», «noir», «rouge», «jaune» et «brun») sont rarement utilisées dans la pratique; moins de 1% des signalements enregistrés contiennent une telle indication.
Décision critiquée
Dans un communiqué publié mardi, la commission critique le fait que fedpol ait décidé d'adapter les critères de recherche dans Ripol au moyen d'une modification de la directive, sans avoir consulté au préalable les corps de police cantonaux et communaux. Elle dit en outre ne voir aucun avantage à supprimer le critère de la couleur de peau. L'objectif est de permettre aux corps de police d'obtenir les meilleurs résultats possibles lors de leurs recherches.
La commission a donc déposé une motion visant à ce que la couleur de peau puisse à nouveau être saisie, en parallèle d'autres caractéristiques comme le pays d'origine, la taille, le poids ou encore la couleur des yeux et des cheveux. La décision a été prise par 15 voix contre 9. La gauche et le PVL sont opposés à la motion.