Scène hors du commun à Jouxtens-Mézery (VD), le 13 mars dernier. En début d'après-midi, plusieurs patrouilles de la police cantonale et de la police de l'Ouest lausannois sont intervenues dans une luxueuse villa du village, révèle le «Matin Dimanche».
Leur but? Interpeller quatre agents de sécurité privée, armés, aux visages dissimulés, mandatés par le propriétaire pour déloger un groupe de huit squatteurs. Ces derniers, terrifiés, ont appelé la police. Tout le monde a été embarqué, sans heurts, précise le dominical.
Liens avec la mafia et avec Poutine
Le domaine, sis sur un terrain de 10'000 m2, appartient à la dernière femme et au fils cadet d'un homme d'affaires russe, Dmitry Skigin. Il a notamment dirigé le port pétrolier de Saint-Pétersbourg dans les années 1990.
Selon les recherches de l'hebdomadaire, le businessman, décédé en 2003, avait noué des liens avec le crime organisé russe. Il était notamment associé à une tête pensante du gang Tambov, actif dans le port que dirigeait Dmitry Skigin. Par ailleurs, il a aussi côtoyé Vladimir Poutine, lorsque celui-ci officiait à la mairie de la capitale tsariste.
Sa veuve et son fils souhaitent quitter la commune de Jouxtens-Mézery, et ont mis en vente leur logement pour plusieurs dizaines de millions de francs. Il est en réalité composé de deux maisons. C'est l'une d'entre elles, délabrée, qui serait occupée illégalement par huit personnes, des Français, Espagnols et Italiens.
Squatteurs brutalisés
Ce groupe, selon les informations du «Matin Dimanche», assure avoir reçu l'accord des propriétaires pour s'installer là. Mais les hommes masqués, les fameux agents de sécurité privée, les auraient brutalisés, voire attachés. Ces derniers ont été dénoncés au Ministère public pour infraction à la loi fédérale sur les armes. Ils avaient sur eux des sprays au poivre. Le propriétaire de la maison a, quant à lui, porté plainte contre les squatteurs pour violation de domicile et dommage à la propriété.
Les habitants du village ont d'abord cru que cette vaste opération de police était liée à l'arrestation, début mars, d'un adolescent russe radicalisé. Mais les affaires n'ont pas de rapport entre elles, si ce n'est de concerner des ressortissants russes.