«Les ménages aux revenus modestes vont devoir se débrouiller»
Selon l'OFL, la pénurie de logements en Suisse pourrait s'aggraver davantage

La semaine prochaine, l'Office fédéral du logement (OFL) publiera les chiffres sur le taux de logements vacants. Selon son directeur, Martin Tschirren, les ménages aux ressources modestes devront faire davantage de compromis lors de la recherche d'un logement.
Publié: 16:57 heures
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L'OFL, dont le directeur est Martin Tschirren, publiera la semaine prochaine le nouveau taux de vacance.
Photo: keystone-sda.ch
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Martin Schmidt

L'Office fédéral du logement (OFL) a annoncé lundi une baisse du taux d'intérêt de référence hypothécaire de 1,5 à 1,25%. De nombreux locataires du pays pourraient ainsi avoir droit à une baisse de loyer.

Mais la situation reste tendue pour les locataires et les personnes à la recherche d'un logement. Dans les centres urbains ou les hotspots touristiques, le manque de logements est criant. L'OFL annoncera la semaine prochaine le nouveau taux annuel de logements vacants. Si ce taux passe de 1,08 à moins de 1%, nous serions confrontés à une pénurie de logements dans toute la Suisse. Le directeur de l'OFL, Martin Tschirren, a accepté de répondre à nos questions.

Martin Tschirren, qui peut maintenant profiter d'une baisse de loyer grâce à un taux d'intérêt de référence plus bas?
Le droit à une baisse de loyer après une baisse du taux d'intérêt de référence s'applique aux baux en cours. Ces règles concernent principalement les loyers déjà établis. 

Et ce n'est pas le cas pour les logements mis en location, dont les prix ne font que grimper?
En ce qui concerne les loyers proposés, le prix est en pratique essentiellement déterminé par le rapport entre l'offre et la demande. Et comme la demande de logements est en de nombreux endroits supérieure à l'offre, cela entraîne une hausse des loyers. Dans certains cas, les locataires peuvent contester le loyer de départ et demander une vérification pour s'assurer qu'il respecte les critères légaux, comme le rendement admissible du propriétaire ou les prix usuels des loyers dans le quartier.

La semaine prochaine, les chiffres actuels du taux de vacance seront publiés. Faut-il s'attendre à un nouvelle détérioration?
Tant que la demande de logements sera supérieure à l'offre, c'est-à-dire à l'activité de construction, le taux de vacance continuera de baisser. Nous verrons la semaine prochaine si c'est le cas et dans quelle mesure. Si l'on prend les données du canton de Zurich, on remarque que ce taux a très légèrement augmenté dans les grandes villes, mais qu'il a continué à baisser dans le reste du canton.

Les loyers devraient donc continuer à augmenter? Le niveau élevé des loyers proposés pèse déjà lourd sur le porte-monnaie de tous ceux qui déménagent.
Oui, pour les ménages aux revenus modestes qui cherchent un nouveau logement, il devient de plus en plus difficile de trouver un logement abordable. Ils vont devoir se débrouiller en se tournant soit vers des régions où le niveau des prix est plus bas, soit consacrer une part plus importante de leur revenu au logement.

Le ton s'est durci entre les représentants des locataires et ceux des propriétaires. Pouvez-vous jouer le rôle de médiateur du côté des autorités?
Le Département de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a tenté à plusieurs reprises de lancer des discussions ouvertes sur des réformes du droit du bail. Mais pour que cela fonctionne, il faut que les associations concernées soient vraiment prêtes à dialoguer. 

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