Il y a plus de cinq ans, le Covid-19, maladie provoquée par une contamination au coronavirus SARS-CoV2 forçait la quasi totalité du monde à se mettre en veille. Cette pandémie historique a engendré la mise en place de mesures telles que le confinement, le port du masque, ou encore la distanciation sociale. Aujourd'hui, cet épisode appartient au passé. Mais le coronavirus, lui, est loin d'avoir disparu.
Alors que la plupart d’entre nous pensent déjà aux vacances d’été, un nouveau variant fait parler de lui. Baptisé LP.8.1, ce sous-variant d’Omicron gagne du terrain en Europe. Détecté pour la première fois en juillet 2024, LP.8.1 a progressé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni au cours des mois de mars et avril 2025 pour finalement s'imposer comme le variant dominant. Depuis, il attire de plus en plus l'attention des épidémiologistes sur le Vieux continent.
Le LP.8.1 a-t-il déjà été détecté en Suisse?
Contacté par Blick, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) répond par l'affirmative: «Des virus appartenant au groupe de variants LP.8 sont détectés depuis plusieurs mois dans les eaux usées du pays, avec une tendance à la hausse.» Selon l’OFSP, le LP.8 constitue entre 30 et 60% de la charge virale totale mesurée dans les eaux usées. Ce pourcentage varie en fonction des régions. Les données actuelles ne permettent pas de connaître le nombre exact de personnes infectées par le variant LP.8.
A quel point ce variant est-il contagieux?
Jusqu’en février 2025, le variant XEC était à l'origine de la majorité des cas Covid-19 en Europe. Par rapport à XEC, LP.8.1 présente des mutations à six endroits de sa protéine de pointe, celle-là même qui permet au virus de se fixer aux cellules humaines. Ces mutations renforcent sa transmissibilité.
LP.8.1 échappe d'ailleurs plus facilement à notre défense immunitaire. Un défi pour les vaccins actuels, qui continuent certes à offrir une bonne protection contre les formes graves de la maladie, mais dont l’efficacité pourrait être limitée face à cette nouvelle souche. A ce titre, la task force d’urgence (ETF) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) recommande désormais d’adapter les vaccins spécifiquement à LP.8.1, afin d’en renforcer l’efficacité.
Quels sont les symptômes?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le sous-variant LP.8.1 ne provoque à priori pas de symptômes plus graves que les autres variants actuellement en circulation. En février dernier, l’OMS estimait d’ailleurs que le risque sanitaire supplémentaire posé par LP.8.1 restait «faible». Sur le plan clinique, aucun changement notable n’a été observé. Les symptômes les plus courants demeurent les mêmes: toux, fatigue, fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, nez qui coule et maux de gorge.
Les cas vont-ils continuer à augmenter?
C'est possible. Et ce pour plusieurs raisons: d'abord, LP.8.1 est un descendant indirect de JN.1, un sous-variant qui a provoqué une grande vague d’infections entre fin 2023 et début 2024. Il présente une capacité accrue à échapper à l’immunité. Autrement dit, il peut nous infecter plus facilement.
A cela s'ajoute une baisse globale de notre immunité: les anticorps générés par les vaccinations ou par les infections précédentes ont diminué avec le temps. LP.8.1 est actuellement à l’origine de 42 % des cas de Covid-19 aux Etats-Unis, et même de 60% des cas au Royaume-Uni. Avec la multiplication des voyages cet été, ce sous-variant pourrait de nouveau se diffuser largement à l’échelle mondiale.
L'évolution exacte de la situation reste toutefois difficile à prédire, explique l'OFSP. «La propagation de ce variant dépendra aussi des autres variants émergents qui circuleront dans les mois à venir», souligne l'autorité sanitaire.
Faut-il se faire vacciner dès maintenant ?
«Les recommandations actuelle en matière de vaccination contre le Covid-19 restent valables», répond l'OFSP. Une dose de rappel est fortement recommandée aux personnes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie. Cela concerne notamment les personnes de 65 ans et plus, les personnes de 16 ans et plus souffrant de certaines maladies chroniques, les personnes atteintes de trisomie 21, ainsi que les femmes enceintes.