Le nombre de civilistes a bondi depuis la suppression de l'examen de conscience pour échapper à l'armée en avril 2009. Il est passé de quelques centaines par année à 6000 ou 7000. Autant de jeunes hommes qui n'effectuent plus leur service militaire simplement parce qu'ils n'en ont pas envie, a déploré Thomas Hurter (UDC/SH).
Un sondage de l'Université de Saint-Gall montre en effet que plus personne n'invoque un conflit de conscience pour justifier l'incorporation au service civil. Dans le même temps, le Conseil fédéral évoque la possibilité d'intégrer des femmes dans l'armée, s'est-il étonné.
150 jours de service obligatoires
Dans ce contexte, l'UDC a repris le paquet refusé en 2020 en supprimant les deux mesures contestées à l'époque et en gardant les six mesures qui n'étaient pas combattues. La motion demande notamment que toutes les personnes admises au service civil accomplissent 150 jours de service.
Les médecins ne devraient plus faire de service civil à des postes de médecins. L'UDC demande aussi que les admissions ne soient plus possibles pour les militaires ayant accompli tous leurs jours de service d’instruction.
Service citoyen à la place
L'an dernier, quelque 2000 personnes ont été admises au service civil après leur école de recrues, a renchéri Guy Parmelin. Les dépenses d'instruction de l'armée finalement perdues sont estimées à 69 millions de francs, a-t-il ajouté. Pour le ministre de l'Économie, il est donc toujours aussi nécessaire d'agir.
La gauche et les Vert'libéraux se sont opposés en vain. La motion ne vise pas à renforcer l'armée, mais à affaiblir le service civil, a critiqué Corina Gredig (PVL/ZH). Selon elle, la population est prête à s'engager, mais il faut qu'elle voie une utilité. Et de plaider pour un service citoyen, comme l'exige une initiative populaire.
Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
(ATS)