Manque d'eau et risques d'éboulements
Une cabane sur trois du Club alpin suisse est menacée

Le Club alpin suisse (CAS) avertit: une cabane sur trois est menacée par le changement climatique. Le dégel du permafrost, le risque d'éboulement et le manque d'eau menacent les abris de montagne. Le CAS prévoit des adaptations, mais a un besoin urgent d'argent.
Publié: 22.05.2025 à 23:18 heures
La cabane du Mutthorn, située à 3037 mètres d'altitude dans l'Oberland bernois, est fermée depuis 2022.
Photo: PD
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Patrik Berger

La randonnée a le vent en poupe. Dès que le temps s’y prête, des milliers de Suissesses et de Suisses prennent d’assaut les hauteurs. Les cabanes du Club alpin suisse (CAS) comptent parmi les destinations les plus prisées. Mais ce havre de paix montagnard est en danger. Selon l'étude «Cabanes 2050» du CAS relayée par la SRF, une cabane sur trois, sur les 152 existantes, est potentiellement menacée. En cause: la fonte du permafrost, le risque accru d’éboulements rocheux et l’épuisement des ressources en eau.

La cabane du Mutthorn, située à 3037 mètres d'altitude dans l'Oberland bernois, est particulièrement concernée: elle est fermée depuis 2022, car le sol de construction est devenu instable. Au-dessus de la cabane se trouvent 100'000 mètres cubes de roche en mouvement qui pourraient s'effondrer dans le vide. Le CAS réagit et prévoit de reconstruire la cabane à 900 mètres de là, sur une roche sûre. Dans toute la Suisse, 42 cabanes sont menacées par des éboulements provenant de zones de permafrost.

L'eau se fait rare dans les cabanes

L'approvisionnement en eau devient également de plus en plus problématique, comme le montre un rapport technique du CAS. Les glaciers, qui servaient autrefois de sources d'eau fiables, fondent et disparaissent parfois complètement. L'approvisionnement en eau est donc critique pour un cinquième des cabanes, voire problématique pour une sur sept.

L'étude montre en outre que le paysage autour des cabanes se modifie fortement, par exemple à la Planurahütte dans le canton de Glaris. Actuellement, les accès à 22 refuges passent par des glaciers. Selon l'étude, d'ici 2050, ce ne sera plus le cas que pour six cabanes. De plus, des lacs plus importants apparaîtront dans un rayon de deux kilomètres autour de 21 cabanes.

Face à ces bouleversements, le CAS n’a d’autre choix que de revoir sa stratégie. Adaptations, déplacements, voire démantèlements de cabanes sont envisagés. Mais les moyens financiers manquent: le fonds du CAS pour la rénovation des cabanes est presque épuisé. Le Conseil national a donc adopté un postulat demandant des aides financières ou des incitations pour adapter les infrastructures alpines aux défis du changement climatique.

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