L'histoire est insolite. Mi-juin, un homme de Mendrisio, dans le canton du Tessin, a traversé la frontière pour se rendre dans la ville italienne de Varèse. Il gare sa voiture devant un supermarché. Sur le coffre, un autocollant provocant, avec l'inscription en italien «Vaf*anc*lo» (Va te faire fout**) sur un drapeau italien, comme l'ont rapporté les journaux de CH Media.
Une provocation qui pourrait avoir des conséquences. Car selon la loi italienne, l'outrage à l'emblème national est puni d’une amende pouvant aller de 1000 à 5000 euros. Et il semble que les Italiens n'ont pas apprécié: un avocat de Varèse aurait alerté la police pour le dénoncer, selon le portail local «Varesenews.it».
Celle-ci se serait alors rendue sur place pour interpeller l’homme, dont la voiture portait une plaque tessinoise. Les policiers lui auraient demandé de retirer l’autocollant. On ignore toutefois si une sanction a été infligée.
L'incident suscite le débat
L’incident a enflammé le Tessin et les régions frontalières italiennes. Omar Wicht, élu communal de la Lega dei Ticinesi à Lugano, parti avec un discours anti-frontalier, s'est appuyé sur l'incident pour relancer le débat: «Le mieux serait que nous signions un contrat. Nous, les Suisses, n'achetons plus chez vous, et vous, les Italiens, ne venez plus travailler chez nous.»
D’autres voix se sont élevées, alertant sur le risque de fermeture des hôpitaux tessinois si les travailleurs immigrés venaient à être interdits de travail dans ce canton frontalier.
Un malentendu
L'homme ne s’imaginait pas que son autocollant deviendrait presque une affaire d’Etat. Il l’a sur son coffre depuis un an, sans que personne ne s’en préoccupe, jusqu’au jour où la police est intervenue à Varèse.
Dans le «Corriere del Ticino», l'homme a tenté de clarifier la situation. «Je ne suis pas raciste. Je suis italien, napolitain et je vis en Suisse depuis neuf ans. Jamais je n'insulterai mon pays», assure-t-il. L'homme parle d'un malentendu, avec un autocollant qui serait ironique. Sur le drapeau italien, il y aurait un poing serré qui signifierait: «Qu'est-ce que tu veux, toi?» Avec l'insulte accolée, le message devient plutôt: «Profite de la vie, occupe-toi de tes affaires et ne dérange personne.»
Ce message s’adresserait plutôt à tous ceux qui voient l’autocollant, et surtout à l’avocat de Varèse qui a estimé nécessaire d’alerter la police.