Une ressource vitale menacée
Les nappes phréatiques suisses sont sous pression

Les nappes phréatiques suisses font face à des défis croissants, selon l'EAWAG. Le changement climatique, la pollution et les conflits d'usage menacent cette ressource vitale, particulièrement sur le Plateau suisse densément peuplé.
Publié: 02.09.2025 à 15:30 heures
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Des ouvriers autour de la machine pour le forage des eaux souterraines le 3 avril 2009 a Brigerbad. (Image d'illustration)
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Les nappes phréatiques suisses sont de plus en plus sous pression. La dérive climatique, les polluants et les conflits d'utilisation exercent des contraintes grandissantes sur cette ressource, avertissent des chercheurs de l'Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques (EAWAG), à la veille d'un jour d'informations sur le sujet.

Protéger les eaux souterraines devient de plus en plus compliquée. Ce constat vaut particulièrement pour les nappes phréatiques du Plateau suisse, une région densément peuplée, peut-on lire dans le magazine Infotag, publié mardi.

Dans cette région, les eaux contiennent des concentrations notables de nitrates et de produits phytosanitaires. Ces substances proviennent notamment de l'activité agricole, mais aussi des agglomérations. Elles pénètrent dans les nappes phréatiques, mais polluent également les eaux de surface.

Au-delà de la limite

Dans 15% des points de mesure en Suisse, les concentrations de nitrates dans les eaux souterraines dépassent la valeur-limite de 25 milligrammes par litre. Dans les zones où se pratique la culture maraîchère et les champs de céréales, la quantité de nitrates excède même de 50% les limites admises, relève l'EAWAG.

En général, la qualité des eaux souterraines en Suisse est bonne, a néanmoins déclaré Juliane Hollender, chercheuse à l'EAWAG, lors d'une rencontre avec les médias. Un travail de suivi constant et la remise à jour de la liste des produits chimiques trouvés dans les nappes phréatiques sont cependant essentiels.

Entre 2002 et 2020, la quantité de produits chimiques dans le monde a doublé. Régulièrement, de nouveaux polluants sont découverts. Beaucoup de substances d'origine humaine ne sont pas encore identifiées. La situation est encore aggravée par la hausse des températures des eaux et de longues périodes de sécheresse.

La Suisse restera un château d'eau

Malgré l'environnement changeant, la Suisse demeurera un château d'eau. Des évolutions significatives pourraient cependant se produire à l'échelle régionale et saisonnière, n'a pas exclu Christian Moeck, chercheur à l'EAWAG, cité dans le magazine Infotag.

On s'attend à des sécheresses prolongées en été et à des précipitations plus abondantes en hiver. «Nous devons essayer de stocker le surplus d'eau en hiver afin de l'utiliser en été lorsqu'il y a un déficit», a ajouté le chercheur.

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