Un sergent frappe une recrue
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Entraînement trop musclé?Un sergent frappe une recrue

L'armée se justifie
Un entraînement militaire trop musclé?

Une vidéo tournée dans la caserne de Liestal provoque des remous. On y voit un sergent frapper deux soldats lors d'un exercice, mais sur le casque uniquement. L'armée enquête sur l'incident, mais précise d'ores et déjà que cela n'a rien d'exceptionnel.
Publié: 19.02.2022 à 06:18 heures
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Dernière mise à jour: 19.02.2022 à 10:59 heures
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Un entraînement en intérieur où les coups de bâton fusent. Le sergent est-il allé trop loin?
Photo: Zvg
Johannes Hillig

Deux recrues rampent sur le sol d'une caserne, en habits militaires et portant un casque. Un sergent les suit, un bâton à la main, hurle et frappe à plusieurs reprises. Parfois sur le mur, parfois sur le sol, parfois sur ses recrues. Si les images impressionnent, on remarque en regardant bien un détail pourtant d'importance: les coups tombent toujours sur le casque.

La vidéo a été prise à la mi-janvier dans la caserne de Liestal (Bâle-Campagne). Le sous-officier a-t-il dépassé les bornes? Le commandant de la caserne a dans tous les cas confirmé à Blick avoir ordonné une enquête disciplinaire. L'incident sera examiné par la justice militaire.

Gérer la pression

Alors qu'une première porte-parole de l'armée avait indiqué que «le sergent devrait s’attendre à des conséquences», le ton a depuis changé du côté de l'administration militaire. Daniel Reist, porte-parole de l'armée, explique à Blick: «Les premières constatations montrent qu'il s'agit d'une séquence d'instruction ordinaire, qui a été expliquée en détail aux soldats en guise d'introduction.» Il indique que l'exercice est destiné à apprendre aux recrues à être capable d'agir sous la pression physique et psychique.

Pour quel type de situation? «Les soldats peuvent très bien se retrouver à exécuter une mission de protection, et être confrontés à une 'partie adverse' qui les harcèlera, psychologiquement comme physiquement, explique le porte-parole de l'armée. Cela pourrait par exemple se produire lors d'un service de garde ou dans le cadre des missions de protection des ambassades à Berne ou Genève, ou encore du WEF, à Davos.»

«Parler de harcèlement est exagéré»

Pour le porte-parole, parler de harcèlement dans de ce genre de cas est exagéré. Il va même jusqu'à assurer que les soldats n'auraient eu «que des mots élogieux pour la séquence d'instruction».

Une recrue présente à Liestal voit les choses différemment. Il raconte que durant tout le mois de janvier, les sous-officiers ont régulièrement dépassé les bornes au sein de la caserne, et pas seulement lors des exercices. «Les sergents nous ont harcelés pour nous amuser et par ennui», raconte-t-il.

Selon Daniel Reist, aucune des recrues n'a été exposée à un danger ou blessée. «Ils savaient ce qui les attendait dans cet exercice — ils pouvaient d'ailleurs observer les autres — et avaient la possibilité d'arrêter la situation de leur propre initiative.»

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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