Violente passe d'arme
«Fake news», «mensonges»! La clim' échauffe les esprits en Suisse romande

Le PLR reproche aux Vert-e-s de demander l'interdiction de la climatisation. Les Vert-e-s rejettent fermement cette critique et ripostent avec d'autres accusations. La cheffe du parti Lisa Mazzone accuse le PLR de proférer des «mensonges».
Publié: 06:03 heures
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Dernière mise à jour: 12:08 heures
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Le PLR accuse les Vert-e-s de vouloir «interdire la climatisation dans de nombreux cantons».
Photo: Keystone
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Nastasja Hofmann

Ça chauffe autour de l'air frais! Les critiques formulées dans le communiqué de presse du Parti libéral-radical (PLR) étaient claires: «Les politiciens Vert-e-s veulent interdire la climatisation dans de nombreux cantons», écrivait le parti vendredi soir, décriant «un parfait exemple de bureaucratie irréaliste».

De quoi provoquer la colère des Vert-e-s. La présidente du parti, Lisa Mazzone, critique vivement le PLR: «Ils mentent parce qu'ils n'ont pas d'arguments valables. Et c'est un danger pour la démocratie», déclare-t-elle à Blick. Lisa Mazzone souligne qu'elle soutient l'utilisation ciblée de la climatisation dans les crèches, les maisons de retraite, les écoles et les hôpitaux. Elle affirme par ailleurs qu'elle est même nécessaire, pour protéger les personnes vulnérables.

Le PLR, quant à lui, refuse de céder. «La climatisation n'est pas strictement interdite, mais à Genève, par exemple, elle doit être justifiée par un certificat médical», réagit pour Blick le conseiller national valaisan Philippe Nantermod. Pour lui, une telle mesure poursuit clairement les objectifs politiques des Vert-e-s.

Un sujet explosif en Suisse romande

Dans l'exemple de Genève cité par le PLR, l'installation de systèmes de climatisation nécessite l'obtention de ce que l'on appelle des «permis énergétiques». L'objectif de cette réglementation vise à explorer toutes les autres méthodes alternatives de refroidissement avant de se tourner vers la climatisation. De plus, le caractère indispensable de l'air conditionné doit être prouvé, bien que des exceptions soient possibles, notamment pour des raisons médicales.

La semaine dernière, Philippe Nantermod s'est livré à un débat houleux sur la RTS avec la conseillère nationale des Vert-e-s, Delphine Klopfenstein Broggini. Il a défendu l'utilisation de la climatisation et en Suisse romande, le débat a pris de l'ampleur.

De son côté, Delphine Klopfenstein Broggini a déclaré que si les systèmes de climatisation contribuent à atténuer la chaleur estivale à court terme, ils contribuent au problème à long terme, notamment à cause de la chaleur résiduelle générée par de nombreux appareils. Elle n'est toutefois pas favorable à une interdiction générale de la climatisation.

Eviter la climatisation sans l'interdire

Dans son communiqué, le PLR évoque l'interdiction de la climatisation, réclamée par les Vert-e-s. Philippe Nantermod cite à l'appui plusieurs initiatives politiques, notamment celles du conseiller national des Vert-e-s Christophe Clivaz et des députés vert-e-s du Grand Conseil genevois. La plupart de ces propositions visent à réduire l'utilisation de la climatisation, par exemple via des mesures structurelles ou une plus grande végétalisation. 

Les Vert-e-s rétorquent que leurs propositions ne mentionnent pas d'interdiction de la climatisation. Pour Lisa Mazzone, le communiqué de presse du PLR est indéfendable: «Ce sont des fake news, comme celles propagées par les populistes de droite à travers l'Europe. Je plaide pour une information factuelle.» 

Ce à quoi Philippe Nantermod répond: «Depuis des années, je vois ce que les Vert-e-s cherchent à faire au Parlement: présenter le réchauffement climatique comme une conséquence que l’on doit assumer, à la manière d’un acte d’expiation. Nous nous opposons à cette idéologie.» Cependant, il affirme que si les Vert-e-s changent d'avis, il leur tendrait volontiers la main. Le conseiller national assure qu'il serait «sincèrement ravi» de s'engager pour qu'« ensemble, nous puissions faciliter la construction de systèmes de climatisation».

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