La guerre en Ukraine a provoqué bien des changements dans le paysage politique en Europe, mais aussi en Suisse. Nombreux sont les pays qui se réarment et se préparent en cas d'une éventuelle attaque. En Suisse, l'armée veut remettre en service une partie des anciens bunkers équipés de lance-mines.
Entre 1960 et 2003, 112 installations de ce type ont été construites. Elles devaient être utilisées face à une invasion ennemie, mais aussi en cas d'urgence, pour viser et détruire des axes de circulation et des infrastructures importantes, comme des aéroports. En 2018, le Parlement a décidé de mettre hors service les lance-mines de ces forteresses. Certains bunkers ont donc été vendus à des particuliers, mais le début de la guerre en Ukraine a mis un terme à ces ventes.
Le Conseil fédéral rétropédale
Pourtant, en 2022, le Conseil fédéral ne voulait pas entendre parler de ces lance-mines. Il avait d'ailleurs rejeté une motion du conseiller national UDC Bruno Walliser à ce sujet. «Actuellement, le Conseil fédéral estime que la réactivation des fortifications ou des troupes de forteresse n'est pas nécessaire», avait déclaré à l'époque l'ancienne ministre de la Défense, Viola Amherd, en précisant que la situation en Ukraine serait analysée en permanence.
Mais le Conseil fédéral a rapidement changé d'avis. En 2023, le chef de l'armée Thomas Süssli avait déclaré qu'une partie de l'artillerie de forteresse restante allait être examinée et potentiellement conservée.
Thomas Süssli avait d'ailleurs expliqué la manière dont il entendait remettre en service certains bunkers dans l'émission «10 vor 10» de la RTS. «Une très grande partie est encore en bon état et pourrait être remise en marche en peu de temps avec l'autorisation du Parlement», avait-il affirmé.
Le Parlement doit réagir
D'un point de vue militaire, il serait possible de réactiver certaines installations, dont des lance-mines encore fixés sur les terrains des bunkers. Ce sont parfois même les seules installations encore en place.
Dans une guerre moderne, ces bunkers pourtant anciens seraient de solides forteresses car ils sont bien protégés. «Il faut un coup direct sur l'installation pour la détruire», explique Thomas Süssli.
Dans un premier temps, les installations seront utilisées pour stocker des munitions ou abriter des troupes. Pour une utilisation avec des lance-mines, il faudrait d'abord que le Parlement donne à nouveau son feu vert.