Le chef de l'armée Thomas Süssli estime que la Suisse a toujours besoin du F-35. Sous condition, il serait cependant possible de diminuer le nombre de ces avions de combat, a-t-il déclaré dans une interview à la radio alémanique SRF.
Soit le Parlement approuve un crédit supplémentaire, soit on adapte la quantité. Telles sont les deux options s'il s'avère que la Suisse ne peut pas acquérir les 36 avions pour des raisons de coût, a expliqué Thomas Süssli mardi dans l'émission «Tagesgespräch» de la SRF.
Il y a près de deux semaines, il est apparu que la Suisse et les Etats-Unis n'étaient pas d'accord sur le prix de ces appareils commandés en 2021. Alors que la Suisse table sur un prix fixe de six milliards de francs, les Etats-Unis invoquent un «malentendu» et réclament une somme supplémentaire pouvant atteindre 1,3 milliard de dollars, en raison de surcoûts.
Certains experts parlent parfois de coûts supplémentaires encore plus élevés. A l'instar du Conseil fédéral, M. Süssli insiste sur le prix fixe: «C'est ce qui est écrit dans le contrat et c'est ainsi que nous l'interprétons.»
Si les discussions à venir avec les Etats-Unis n'aboutissent pas à un résultat, l'achat du F-35 ne doit pas pour autant être stoppé, a estimé l'Argovien. «Nous avons besoin de cet avion de combat pour protéger notre pays.» Le F-35 a «de loin» rempli le mieux les exigences lors de l'évaluation 2018 et 2019.
Les biens d'armement sont devenus généralement plus chers. «Il y a trois ans, un obus coûtait encore 1200 dollars, aujourd'hui c'est 7400 dollars», a rappelé le chef de l'armée en faisant référence à la situation mondiale changeante et au renchérissement. Thomas Süssli, qui est à la tête de l'armée depuis 2020, quittera son poste à la fin de l'année.