Le ministre des Transports Albert Rösti a-t-il déjà envisagé la plaque «RÖSTI 007» pour sa voiture? Il est rare que la tôle suscite autant d'enthousiasme que les plaques à l'arrière des véhicules. On l'a vu récemment lorsque «Andy2» a déboursé pas moins de 299'000 euros pour le numéro «ZH 24» lors d'une vente aux enchères en ligne.
L'émotion suscitée par les plaques d'immatriculation pourrait bientôt prendre une autre dimension. En effet, l'Office fédéral des routes (OFROU) étudie actuellement la possibilité de plaques personnalisées – appelées «vanity plates» (littéralement «plaques de vanité»), c'est-à-dire avec une combinaison de lettres et de chiffres à choisir librement, selon un communiqué du Conseil fédéral dans une réponse au conseiller national de la Lega Lorenzo Quadri. Ce dernier demandait dans une motion l'autorisation de telles plaques.
Les gros mots ne sont pas autorisés
La raison de cet examen est que les cantons sont très peuplés, en particulier Zurich. En effet, ils seront bientôt à court de combinaisons de chiffres disponibles. L'Astra se penche donc sur différentes possibilités de réaménagement des panneaux, dont les «vanity plates».
Dans sa réponse, le Conseil fédéral ne précise pas à quoi celles-ci pourraient ressembler exactement. Interrogé par Blick, l'OFROU n'est pas plus précis et se contente de dire que le nouveau design doit être réalisable et bien lisible. Les nouvelles plaques d'immatriculation sont attendues d'ici 2027.
Lorenzo Quadri n'achèterait certes pas lui-même une plaque personnalisée, mais il souhaite que d'autres conducteurs aient cette possibilité. Mais ils ne devraient pas être totalement libres. «Les noms doivent certainement y figurer. Mais les gros mots ne devraient pas être autorisés.» D'autres directives sont également évidentes, comme par exemple le fait que l'abréviation du canton doit obligatoirement figurer au début de la plaque d'immatriculation.
«AMEN» pour les pompes funèbres
En Allemagne et en Autriche, les plaques d'immatriculation personnalisées existent déjà. Mais là aussi, il y a des exigences, et des restrictions. Il est par exemple interdit d'utiliser des combinaisons qui pourraient être interprétées comme des insultes ou des obscénités. Les combinaisons telles que «SS» (Schutzstaffel – Escadron de protection de l'ère nazie) ou «HJ» (Hitlerjugend – Jeunesse hitlérienne) sont évidemment interdites.
En Belgique aussi, les automobilistes peuvent obtenir une plaque personnalisée depuis dix ans. Depuis, elles y jouissent d'une grande popularité. Rien qu'en 2023, près de 13'000 plaques ont été vendues, selon «VRT Nieuws». Et sans surprise, certains automobilistes font preuve de créativité. Des fois kitsch. Un entrepreneur de pompes funèbres a par exemple opté pour la combinaison de lettres «AMEN».
Les caisses de l'État sonnent
Reste à voir si les plaques personnalisées s'imposeront réellement en Suisse. L'OFROU n'a pas donné d'informations sur les autres possibilités de réaménagement. Toutefois, les cantons devraient au moins se réjouir des «vanity plates».
Comme c'est déjà le cas pour l'achat de numéros spéciaux, autorisé aujourd'hui, les recettes continueraient d'être versées aux cantons, précise l'OFROU. Le canton du Tessin a déjà annoncé officieusement au conseiller national Quadri son intérêt pour la vente de plaques d'immatriculation personnalisées.
En Belgique, les plaques d'immatriculation font en tout cas sonner les caisses de l'Etat. Une plaque sur demande coûte 1000 euros – rien que l'année dernière, les autorités ont donc encaissé près de 13 millions d'euros.