Les nouvelles images de Blatten, enseveli sous l'eau et les débris
Des maisons inondées, un lac endigué et environ dix millions de mètres cubes de débris: les dernières images montrent toute l'ampleur de la catastrophe naturelle à Blatten.
Martin Pfister à la rencontre de la population du Lötschental
Le ministre de la défense Martin Pfister s'envole à nouveau samedi vers la région sinistrée du Lötschental, en Valais. Il participera en soirée à Wiler à une manifestation pour la population, a déclaré un porte-parole du DDPS à l'agence de presse Keystone-ATS.
Par cette visite, le Conseil fédéral veut montrer à quel point toute la Suisse est solidaire, a déclaré Lorenz Frischknecht, porte-parole du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Une visite auprès des troupes est également prévue.
Martin Pfister s'était déjà rendu à Ferden (VS) mercredi – quelques heures après l'effondrement du glacier – en compagnie du ministre de l'environnement Albert Rösti. Il a assuré aux personnes concernées que l'armée leur apporterait toute l'aide nécessaire.
Source: ATS
Le niveau du lac baisse – mais les opérations sur place reste trop dangereuses
À Blatten, les masses d’eau ont commencé à se frayer lentement un passage à travers les 2,5 kilomètres de gravats. «C’est une évolution positive», indique l’état-major régional de conduite du Lötschental à Blick. «Le niveau du lac formé à Blatten diminue en s’écoulant par le cône d’éboulis. Celui du barrage de Ferden baisse également, grâce à l’ouverture d’une vanne.»
Des chutes de pierres depuis le champ de débris restent possibles, précisent les autorités, mais elles ne devraient pas représenter un danger pour les habitants de la vallée. Une coulée de boue ou une lave torrentielle est jugée peu probable, en raison du terrain plat et du lit de rivière suffisamment large.
La priorité reste la sécurité de la population. Mais la recherche du berger de 64 ans porté disparu se heurte toujours aux conditions périlleuses, comme l’a confirmé la police cantonale valaisanne. «La zone dangereuse est actuellement inaccessible», indique l’état-major. L’homme s’occupait de ses bêtes sur les pâturages autour de Blatten mercredi après-midi lorsqu’il a été surpris par l’éboulement.
La nuit a été «assez calme» à Blatten mais l'inquiétude demeure
La situation dans le Lötschental est «pour l'instant satisfaisante». La nuit a été «assez calme» et la Lonza continue de s'écouler sur le cône d'éboulis, a déclaré samedi matin le conseiller d'Etat valaisan Stéphane Ganzer sur la RTS.
Jeudi soir, le Conseil d'Etat a dû prendre la décision d'ouvrir les vannes du barrage de Ferden, après avoir averti les communes en aval, afin de libérer de la place pour l'eau qui arrive. Il n'y a pas eu de problème particulier, a précisé sur la radio publique romande La Première le nouveau conseiller d'Etat.
La crainte, selon lui, peut provenir de la météo. La chaleur de ces jours accélère la fonte des neiges, alors que de fortes pluies sont annoncées la semaine prochaine, deux phénomènes qui augmentent le volume d'eau dans le barrage et par là le risque de lave torrentielle.
C'est la nature qui dicte son rythme, a répété le conseiller d'Etat en charge de la sécurité, des institutions et du sport. Et ce dernier de relever encore la grande solidarité envers les sinistrés.
Source: ATS
La Lonza s'écoule désormais sur toute la longueur du cône de débris
La Lonza, qui s'écoule désormais sur toute la longueur du cône de déjection, remplit à nouveau le lac de barrage de Ferden, qui avait été vidé à titre préventif, écrit le canton du Valais dans un communiqué de presse. En raison de la forte concentration de sédiments dans l'eau, le turbinage, c'est-à-dire l'utilisation de l'eau pour produire de l'électricité par une turbine dans une centrale hydroélectrique, n'est plus possible.
Face à cette situation, le Conseil d'Etat a ordonné à l'exploitant de la centrale de Ferden d'ouvrir le système de vidange de fond en fonction des besoins. Cette mesure contrôlée permet l'écoulement de l'eau dans la Lonza.
La zone concernée ainsi que le lac, la rivière et le barrage de Ferden sont surveillés en permanence. De nombreux appareils de mesure ont été installés à cet effet. La population est instamment priée de suivre les instructions des autorités. La situation est évaluée en permanence par l'organe de conduite cantonal en étroite collaboration avec les états-majors de conduite régionaux responsables et l'exploitant de la centrale.
La nouvelle situation à Blatten (VS) devrait être cartographiée rapidement
La Confédération soutient les secouristes à Blatten (VS) en leur fournissant des photos aériennes actualisées. L'Office fédéral de topographie a effectué un nouveau vol dans ce but vendredi.
Les premiers clichés pris à cette occasion ont déjà été publiés, a indiqué vendredi Swisstopo dans un communiqué. L'objectif est de documenter le plus rapidement possible ce phénomène naturel dans le Lötschental.
Source: ATS
Le président de Blatten décrit le changement d'humeur au sein de la population
Après la conférence de presse de l'après-midi, le président de la commune de Blatten, Matthias Bellwald, s'est à nouveau exprimé dans une interview accordée à Blick. Interrogé sur sa déclaration concernant «Ground Zero», il a déclaré: « Je dois offrir aux gens une perspective et un avenir. Les gens sont attachés à leur patrie, ils aiment le Lötschental, ils aiment Blatten.» Traiter ce qui s’est passé prend du temps.
Matthias Bellwald a exprimé son inquiétude quant aux conséquences économiques de la catastrophe naturelle. «Nous avons perdu la moitié des lits», dit-il, en faisant référence aux hôtels et aux appartements de vacances. «L’agriculture est à bout de souffle», a-t-il ajouté.
Le président lui-aussi évacué
Il a souligné l'importance de fournir un logement aux personnes touchées dans le Lötschental. Il est important que les habitants de Blatten se sentent soutenus. «Tu garderas la vallée dans ton cœur», est convaincu Matthias Bellwald, lui aussi évacué.
Le maire a signalé un changement d’humeur. Au début de la catastrophe naturelle, il a fait l’expérience d’une population impuissante et déprimée. Plus récemment, lorsque Matthias Bellwald a présenté les grandes lignes de l’avenir, les gens ont applaudi. Les gens croiraient à la «stratégie d’avenir» pour la communauté.
Intervention encore impossible dans la zone sinistrée à Blatten
Pour des raisons de sécurité, il n'est toujours pas possible d'intervenir dans la zone sinistrée de Blatten (VS). Les autorités ne veulent pas risquer de vie. Une personne disparue suffit, ont-elles indiqué vendredi lors d'une conférence de presse dans le village voisin de Ferden.
Environ un tiers des 9 millions de tonnes de débris qui se sont abattus sur Blatten est de la glace et on peut exclure qu'elle fonde d'un coup, a expliqué Christian Studer, du Service cantonal des dangers naturels. Afin d'estimer la fonte de la glace, les taux d'abaissement du cône de déjection sont observés. Les éventuelles précipitations sont plus imprévisibles et plus pertinentes pour l'évaluation du danger.
Mise en place de barrages de retenues
Actuellement, des barrages de retenue sont mis en place dans le lac qui s'est formé derrière la masse d'éboulis pour retenir les débris de bâtiments, les arbres déracinés et autres éléments similaires, a détaillé Christian Studer.
Il s'agit de garantir l'écoulement et de voir dans les prochaines heures comment l'eau trouve son chemin. Un processus surveillé de près afin de pouvoir réagir rapidement en cas d'évolution négative, a précisé Christian Studer.
La nature commande
Le risque pour les localités de Gampel et Steg, situées en aval, a diminué. Aucune évacuation n'est prévue pour le moment, a indiqué le conseiller d'Etat valaisan Stéphane Ganzer. Bien que l'évolution soit positive, la prudence reste de mise, a-t-il ajouté.
«Pour l'instant, c'est la nature qui nous empêche de mettre sur le terrain tous les moyens que nous avons anticipés. Nous avons une personne disparue, nous ne voulons pas d'autres personnes disparues et nous ne mettrons personne en danger sur le terrain», a-t-il poursuivi.
Source: ATS
Un groupe de travail «Nouveau Blatten» doit voir le jour
Il faut créer un nouveau village de Blatten, a souligné vendredi le président de la commune du Lötschental, Matthias Bellwald, lors d'une conférence de presse sur la situation dans cette vallée. Dans ce but, un «groupe de travail nouveau Blatten» va être créé «le plus rapidement possible».
Les quatre communes de la vallée y seront représentées, car s'il s'agit principalement de Blatten, c'est toute la vallée qui est concernée par la situation actuelle, a poursuivi Matthias Bellwald.
Il s'agit de reconstruire des existences entières, a poursuivi Matthias Bellwald. Par exemple, trois entreprises hôtelières ont été anéanties à Blatten. L'agriculture et le secteur énergétique doivent également être reconstruits. Le président de la commune a aussi indiqué que la commune va ouvrir un compte sur lequel des dons pourront être effectués.
Source: ATS
«Le Conseil fédéral est à vos côtés»
La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter s’est rendue vendredi dans le Lötschental pour constater l’ampleur des dégâts à Blatten. Après un survol en hélicoptère, elle a livré un message fort aux habitants: «C’est bouleversant!»
«Je suis venue ici pour voir de mes propres yeux la situation. Mais surtout pour dire aux habitantes et habitants du Lötschental: vous n’êtes pas seuls», a-t-elle déclaré. Elle raconte être rentrée jeudi d’Irlande, où l’émotion suscitée par la catastrophe était déjà palpable.
«Perdre sa patrie, ne serait-ce que temporairement, à cause d’une catastrophe, c’est terrible», a-t-elle poursuivi. «Les habitants de Blatten vivent un coup du sort. Il faut leur laisser le temps de le surmonter.»
Mais elle insiste aussi sur l’espoir: «Nous avons les moyens de leur redonner un avenir à Blatten. Nous ne sommes pas impuissants. Le Conseil fédéral est à vos côtés.»
Elle a également salué le travail de celles et ceux qui ont œuvré depuis les premières heures: «48 heures – cela semble une éternité. Mais ces deux jours montrent l’efficacité du sens civique à la suisse. On analyse les dangers avec précision et on agit. Nous pouvons tous être reconnaissants de vivre dans un pays capable de faire face à ce genre d’épreuve.»
