La guerre au langage inclusif
A Schwytz, l'UDC veut exclure toute forme féminine à l'écrit dans la législation

Les Jeunes UDC du canton de Schwytz lancent une initiative contre le langage inclusif. Avec le soutien du président de l'UDC Marcel Dettling, ils demandent dorénavant que les formes féminines à l'écrit disparaissent complètement des textes officiels.
Publié: 07.07.2025 à 10:09 heures
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Dernière mise à jour: 07.07.2025 à 10:37 heures
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Le débat brûlant sur l'écriture inclusive est à son comble dans le canton de Schwytz.
Photo: IMAGO/Christian Ohde
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Nastasja Hofmann

Après le rejet par la ville de Zurich de l'initiative «Tschüss Genderstern» en 2024, le débat sur le langage inclusif semblait s'être calmé dans toute la Suisse. Mais les Jeunes UDC du canton de Schwytz rallument le débat. 

La raison de la dispute? Le degré d'inclusion que doit avoir notre langue. Les administrations et les universités misent de plus en plus sur le langage inclusif. Les femmes et les personnes non binaires doivent pouvoir se sentir intégrées dans la communauté et doivent de ce fait être représentées activement dans la langue.

«Schwytz n'a pas de genre!»

Les Jeunes UDC de Schwytz comptent bien mettre un terme à cette situation. Ils ne veulent pas «rester les bras croisés». Ils ont ainsi lancé l'initiative «pour un langage simple et compréhensible». Leur slogan? «Schwytz n'a pas de genre!». Le président de l'UDC et conseiller national Marcel Dettling n'est d'ailleurs pas en reste sur le sujet. «Les textes publics du canton de Schwytz doivent rester lisibles», affirme-t-il.

L'initiative va encore plus loin. A l'avenir, les femmes ne doivent plus du tout être mentionnées dans les textes de loi de Schwytz. «Dans la correspondance officielle et les actes législatifs, utiliser exclusivement la forme masculine», indique le texte de l'initiative. Actuellement, en vertu de la loi sur l'égalité entre hommes et femmes, le canton privilégie les termes génériques non sexués.

2000 signatures ont été récoltées. Les Jeunes UDC du canton de Schwytz veulent déposer l'initiative après les vacances d'été. La date de la votation n'est donc pas encore connue.

Selon le «Boten», l'initiative a été lancée par une intervention interpartis de dix femmes. Il y a environ deux ans, celles-ci ont demandé que les nouvelles lois soient toujours rédigées au masculin et au féminin. 

Le masculin générique a des conséquences

Selon l'UDC, le débat du genre et du langage inclusif font partie de la «folie woke» et rendent illisibles nos textes et notre langue. Un coup d'œil sur la science permet toutefois de constater que le langage inclusif peut également présenter des avantages.

Une étude européenne le montre: lorsque les gens entendent le masculin générique, ils pensent moins souvent aux femmes, même moins qu'avec des mots neutres. En revanche, avec un langage inclusif, les femmes apparaissent beaucoup plus souvent. L'étude n'est pas la seule à avoir abouti à ces résultats.

Le psycholinguiste suisse Pascal Gygax a découvert dans ses recherches que nous avons tendance à penser aux hommes lorsque nous lisons un terme masculin. Pour l'auteur de l'étude, un langage exclusivement masculin rend de nombreuses personnes invisibles. Elle influence également la manière dont les enfants s'imaginent leurs futurs métiers.

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