Denis Machuel, directeur général d’Adecco, estime que l’intelligence artificielle n’a, pour l’instant, pas provoqué de vagues significatives de licenciements dans les entreprises. «Nous ne voyons pas encore de révolution», a déclaré jeudi le directeur général du deuxième plus grand prestataire de services de ressources humaines lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
Certes, certains clients ont procédé à des licenciements, mais ceux-ci n'ont pas été massifs, a précisé le CEO du groupe. «Nous constatons que certaines entreprises encouragent réellement l'utilisation de l'IA», a déclaré Denis Machuel. Dans l'ensemble, toutefois, les effets sur l'emploi et la productivité sont difficiles à quantifier et restent limités jusqu'à présent.
Solide croissance
Selon Adecco, l'automatisation et l'IA générative prennent de plus en plus en charge les tâches routinières telles que la saisie de données, la gestion de documents et la communication standard. Les activités qui exigeaient auparavant une précision humaine peuvent aujourd'hui être reproduites numériquement, selon l'entreprise. Les professions fortement exposées à l'IA, c'est-à-dire celles qui comportent une grande partie de tâches facilement automatisables, sont menacées. Adecco cite notamment les secrétaires, les comptables, les opérateurs de saisie de données et les employés des centres d'appels. En revanche, les rôles spécialisés gagnent en importance.
Le CEO s'exprimait en marge de la publication des résultats trimestriels. Le spécialiste du placement de personnel a publié une solide croissance organique au troisième partiel. Ajustée des jours ouvrables, elle atteint 3,0% en comparaison annuelle. Les recettes sont en hausse de 1% à 5,78 milliards d'euros, dans un contexte de marché difficile.