Incident à la Critical Mass
Le Tribunal fédéral rejette le recours du conducteur qui avait blessé plusieurs cyclistes

La Cour fédérale confirme la condamnation d'un automobiliste ayant blessé des cyclistes lors d'une manifestation à Lausanne. Le tribunal rejette les arguments du conducteur, jugeant qu'il n'était pas en danger réel.
Publié: 16.05.2025 à 12:14 heures
Au moins quatre personnes ont été blessées par l'automobiliste durant la Critical Mass de Lausanne.
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Tribunal fédéral rejette le recours d'un automobiliste condamné à la suite d'un incident lors d'une cyclo-parade de la Critical Mass à Lausanne. Ce conducteur ne peut pas se prévaloir de l'état de nécessité.

L'incident s'était produit le 30 juillet 2021 vers 19h. L'automobiliste s'était trouvé face à un cortège de cyclistes qui descendaient la rue Saint-Martin et occupaient toute la chaussée. Alors qu'il freinait pour s'arrêter, il avait heurté légèrement un vélo.

Une altercation s'en était suivie, de nombreux cyclistes s'étaient groupés autour de la voiture et des vélos avaient été couchés sur le bitume pour la bloquer. Le recourant avait tout de même redémarré, endommageant plusieurs vélos et blessant au moins quatre manifestants. Il a été condamné à des jours-amendes pour lésions corporelles simples, dommages à la propriété et infraction grave à la loi sur la circulation routière.

Son intégrité corporelle n'était pas menacée

Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral rejette «l'état de nécessité putatif» invoqué par le recourant. Ce dernier, qui était resté dans son véhicule, fenêtres fermées, ne pouvait pas penser raisonnablement que son intégrité corporelle était menacée et qu'il devait prendre le risque de blesser des tiers pour s'en sortir. En outre, des agents de police se trouvaient à proximité. Ils auraient pu intervenir au besoin.

Citant la justice vaudoise, la première Cour de droit pénal souligne que l'automobiliste avait redémarré d'abord doucement et qu'un cycle s'était retrouvé coincé sous l'avant de la voiture. Il avait ensuite accéléré, renversant d'autres vélos et leurs propriétaires. Au vu des vidéos, l'accélération était qualifiée de «brutale, injustifiable et extrêmement dangereuse.»

Les juges de Mon Repos écartent aussi la «peur panique» qu'aurait ressentie le recourant. Le fait qu'il aurait failli recevoir un coup au visage ou que son véhicule aurait été frappé et endommagé n'a pas été établi. Les dégâts relevés sur ce dernier peuvent aussi résulter des chocs avec les vélos. L'automobiliste «s'était retrouvé dans une cyclo-parade et non pas face à une foule de hooligans», avait souligné le Tribunal cantonal vaudois.

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