Alors que les cas d’infection sont montés en flèche ces derniers jours dans de nombreuses régions du pays, Lothar Wieler a tiré la sonnette d’alarme: «nous devons partir du principe que la situation va continuer de s’aggraver partout en Allemagne» et que cette évolution «ne pourra pas être arrêtée sans de nouvelles mesures».
«Nous avons devant nous des semaines et des mois difficiles», a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse à Berlin. Il s’est inquiété d’une situation déjà tendue dans certains hôpitaux qui souffrent de surcroît d’un manque de personnel soignant.
Il a plaidé pour une limitation des contacts dans les lieux publics et exhorté les Allemands non vaccinés – il n’y a pas d’obligation vaccinale en Allemagne – à enfin sauter le pas. Environ 67,4% de la population a reçu deux doses de vaccin dans le pays, loin de 75% visés.
Crainte d’un nouveau confinement
Alors que la saison du carnaval a été lancée jeudi et que les marchés de Noël se préparent à ouvrir fin novembre, il s’est montré très critique concernant la tenue de grands événements, même avec un accès réservé aux seuls vaccinés et guéris, plaidant pour leur annulation pure et simple.
Le ministre de la Santé Jens Spahn a de son côté estimé qu’un nouveau confinement devait «au moins au niveau régional rester une option possible», lors de la même conférence. Des tests gratuits devraient être à nouveau disponibles dès lundi.
Une réunion entre le gouvernement et les dirigeants des Länder, compétents en matière sanitaire, doit se tenir jeudi prochain pour définir les mesures à prendre. Ces dernières semaines, une nouvelle vague de Covid-19 marquée par un nombre d’infections record a déferlé sur la première économie européenne, comme chez certains de ses pays voisins tels que l’Autriche ou la République tchèque.
Friedemann Weber, professeur de virologie à l’université Justus Liebig de Giessen, a déclaré au média focus.de: «Sans une amélioration significative des taux de vaccination et d’éventuelles vaccinations de rappel, nous devons nous attendre à des restrictions accrues avant même Noël.» Tout confinement doit être «initialement limité aux personnes non vaccinées qui ont reçu une offre de vaccination», estime l’expert.
Les chiffres augmentent en flèche
Elle intervient à un moment politiquement délicat, avec un gouvernement sortant d’Angela Merkel chargé d’expédier les affaires courantes pendant qu’une coalition tripartite sous la direction des sociaux-démocrates, vainqueur des élections législatives du 26 septembre, est en cours de formation.
Vendredi, le RKI a annoncé 48’640 nouveaux cas d’infections et 191 décès en 24 heures. Concrètement, sur environ 50’000 infections, quelque 3000 personnes devront être hospitalisées, dont au moins 350 en soins intensifs, a détaillé Lothar Wieler. Et au moins 200 succomberont à la maladie, a-t-il prédit.
Les incidences sont plus élevées là où les taux de vaccination sont les plus faibles, comme dans l’État fédéral de Saxe et dans l’est de la Bavière. La situation est «très préoccupante», souligne l’Institut Robert Koch.
(ATS/chj)