Selon un document judiciaire
Voici comment Murat Yakin et Breel Embolo se sont disputés une Rolex à 30'000 francs

L’ex-Hells Angel Ertan Y. avait été condamné en 2024 lors d'un procès choc. A l'époque, c'étaient surtout ses liens avec certains joueurs de la Nati et avec le sélectionneur Murat Yakin qui avaient fait les gros titres. Aujourd'hui, de nouveaux détails sont révélés.
Publié: 06:30 heures
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Dernière mise à jour: 08:05 heures
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Le 17 novembre 2025, l'ex-Hells Angel Ertan Y. comparaitra devant la Cour d'appel cantonale de Bâle.
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Qendresa Llugiqi

L’entraîneur de l’équipe de Suisse de football Murat Yakin et l'attaquant phare de l'équipe nationale Breel Embolo voulaient revendre plusieurs montres de luxe qu'ils possédaient. Résultat des courses: ils s'étaient retrouvés bien malgré eux au cœur d’un procès spectaculaire et s'étaient présenté au tribunal pénal de Bâle en qualité de victimes. La raison? Ertan Y.*, un ex-Hells Angel, avait gardé pour lui les montres au lieu de les écouler, comme cela lui avait été demandé.

Près d'un an et demi après ce procès, de nouveaux documents judiciaires mettent en lumière l'ampleur du bras de fer autour de ces montres ainsi que les sommes en jeu. On apprend en outre que Murat Yakin et Breel Embol ont cherché à récupérer une même montre, revendiquant tous deux sa possession. L'attaquant a néanmoins pu prouver de façon plus solide qu'il était le véritable propriétaire du bien.

Un procès retentissant

Mais revenons brièvement en arrière. Nous sommes en mai 2024, et le procès d’Ertan Y. occupe alors grandement l'attention des médias. Ce Bâlois d’origine turque et liée à plusieurs parrains du crime est transféré en hélicoptère jusqu’à Bâle. Une escorte de policiers lourdement armés l’accompagnes jusqu’au tribunal.

Auparavant, Etan Y. a déjà défrayé la chronique par son train de vie extravagant, exhibé sur Instagram, et par ses relations avec des personnalités suisses, notamment le sélectionneur de la Nati Murat Yakin, ainsi que certains joueurs de l'équipe. Aussi, lorsque le procès s'ouvre, une révélation fait l'effet d'une bombe: Murat Yakin et Breel Embolo réclament, par l’intermédiaire de leurs avocats et en tant que «tiers concernés», la restitution de plusieurs montres détenues par Ertan Y.

Murat Yakin: «Je suis une victime»

«Je suis une victime, qui ne cherche qu’à récupérer en tant que simple particulier ce qui lui appartient», précisera plus tard le sélectionneur suisse dans un entretien à la «NZZ». Selon lui, les montres ont été confiées à Ertan Y. dans le seul but d'être revendues. Mais elles n'ont jamais été écoulées, raison pour laquelle il souhaite simplement les récupérer.

Après plusieurs jours d’audience, Ertan Y. est finalement reconnu coupable de plusieurs chefs d'accusation, notamment viols répétés, tentatives d’actes sexuels sur mineur, pornographie, incitation à la falsification de documents, détention illégale d’armes et blanchiment d’argent en bande organisée. Il écope d’une peine de 12 ans et dix mois de prison.

Dans la foulée, son avocat annonce immédiatement faire appel. Son client accepte toutefois de restituer les montres de luxe qu'il avait conservées.

Nouveau procès en novembre

Le 17 novembre 2025, Ertan Y. sera donc rejugé, cette fois devant le tribunal d’appel du canton de Bâle-Ville. Selon les informations de Blick, l’ex-Hells Angel conteste la décision rendue en première instance dans sa quasi-totalité. Celle-ci a d'ailleurs été rendu publique. Quant aux montres, elles ont été restituées à leurs propriétaires légitimes. Contacté par Blick, Murat Yakin ne s'étale pas sur l'affaire: «J’ai récupéré mes montres, l’affaire est donc close pour moi.»

Le jugement révèle cependant combien les deux stars ont dû batailler pour leurs précieux bijoux. On y apprend que Murat Yakin réclamait la restitution d'une montre Breitling, d'une Carl F. Bucherer et d'une Rolex Day Date.

Yakin récupère trois montres

Dans sa décision, le tribunal précise: «Il apparaît clairement que la montre de marque Breitling appartient à Murat Yakin, puisque son nom ainsi que le logo du FC Bâle y sont gravés.» Selon les informations de Blick, il s’agit d'une montre offerte par le club à Murat Yakin pour le récompenser d'avoir remporté un titre en Super League, le championnat suisse de football.

Le tribunal admet également l'existence de preuve concernant la propriété de la montre Bucherer. «Grâce au contrat de sponsoring entre Murat Yakin et la société Bucherer, versé au dossier par son représentant, ainsi qu’à un reçu correspondant, il est établi que Murat Yakin a obtenu cette montre Carl F. Bucherer dans le cadre de ce partenariat», lit-on dans le jugement.

Enfin, pour ce qui est de la Rolex Day Date d’une valeur de 41'700 francs, l’avocat de Murat Yakin a fourni une quittance. Celle-ci contient un numéro de série qui correspond à celui de la montre en question.

Embolo et Yakin ont revendiqué la même montre

Ce qui est plus suprenant en revanche, c'est que lors du procès, Murat Yakin et Breel Embolo ont tous deux revendiqué la propriété d’une même montre: une Rolex Daytona. Le juge a finalement tranché en faveur de ce dernier. Le jugement revient sur les raisons de cette déciaions: le sélectionneur suisse aurait tenté de prouver que la montre lui appartenait en fournissant une photo, un contrat d'achat et des captures d'écran de messages WhatsApp échangés avec Ertan Y.

Les messages de Yakin à l’ex-Hells Angel sont retranscrits mot pour mot. «Donne-moi le numéro de compte», écrit-il dans l’un d’eux. Dans d'autres messages, on peut notamment lire: «Pour Breel, il faut aussi faire un virement», ou encore «Peux-tu quand même vendre la Day Date?»

Autant de preuves insuffisantes pour le Tribunal, qui a en outre estimé que les autres documents concernaient une autre montre, en l'occurrence une Rolex Perpetual Daytona en platine, avec cadran bleu, d’une valeur de 72'000 francs. Comprenez plutôt: Murat Yakin aurait tout simplement réclamé la restitution du mauvais modèle.

Embolo, vainqueur du bras de fer

De son côté, Breel Embolo a fourni un échange de messages avec une boutique spécialisée et une preuve de virement bancaire. Des éléments jugés suffisants par le tribunal pour établir que l’attaquant avait bel et bien acquis une Rolex Daytona en or, munie d'un cadran vert, pour une valeur 33'100 francs.

Au cours du procès, l’avocat d’Ertan Y. avait suggéré que Murat Yakin puisse récupérer une partie des 337'255 francs saisis chez son client, au motif que deux des montres du sélectionneur avaient déjà été revendues par l’ex-Hells Angel. Selon lui, Yakin aurait dû percevoir l’équivalent de leur valeur, soit 151'000 francs. Le tribunal a toutefois rejeté la requête, rappelant qu’une partie des fonds devait être versée à une victime des abus commis par Ertan Y.

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