Ce mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté la Suisse à améliorer la solidité de ses banques et à remédier aux faiblesses révélées par la crise du Credit Suisse, notamment en renforçant les prérogatives de l’autorité de régulation.
Selon le FMI, la Finma, le gendarme du secteur bancaire en Suisse, doit avoir les moyens d'intervenir de manière précoce pour détecter des défaillances au sein des banques et y remédier, notamment en ayant la possibilité d'imposer des amendes, de mener des inspections sur place ou d'intervenir pour rectifier des carences dans la gestion des risques.
«Améliorer les pouvoirs légaux et moyens de la Finma est critique pour renforcer l'efficacité de la supervision», a estimé le FMI qui présentait à Berne les conclusions d'une analyse du secteur financier en Suisse. En 2003, le pays alpin a été secoué par le sauvetage de Credit Suisse, qui était alors la deuxième plus grande banque du pays. Pour éviter sa faillite, le ministère des finances, la banque centrale et la Finma avaient dû se réunir dans l'urgence pour trouver une solution, optant pour son rachat par sa concurrente UBS.
Depuis, le Conseil fédéral a lancé un projet visant à durcir les règles pour le secteur bancaire, et s'assurer en particulier qu'UBS soit en mesure de résister en cas de crise compte tenu du poids que cette fusion lui a conféré par rapport au reste de l'économie suisse.
18 milliards de dollars supplémentaires
Début juin, le gouvernement a dévoilé les détails de son projet, qui propose notamment de renforcer les pouvoirs de la Finma, mais aussi d'augmenter considérablement les fonds propres qu'UBS va devoir mettre de côté pour ses filiales à l'étranger, au grand mécontentement de la banque.
Ceux-ci pourraient atteindre près de 18 milliards de dollars supplémentaires pour ses activités à l'étranger. Mais UBS a fait valoir que ces exigences beaucoup plus lourdes que dans d'autres pays risquaient de la désavantager par rapport à ses concurrentes à l'étranger. La FMI a pour sa part dit saluer les efforts du gouvernement suisse «pour tirer les leçons de la crise du Credit Suisse».
D'après son analyse, le secteur financier helvétique est «résilient» dans l'ensemble en cas de choc sévère, mais il est important de le renforcer, en particulier au vu du climat d'incertitude élevée qui prévaut actuellement pour l'économie mondiale, a insisté le FMI.