À l’occasion de la fête du travail, les Jeunes socialistes misent sur la provocation. Avec des visuels percutants et des slogans radicaux, ils appellent sur Instagram à une redistribution des richesses et à manifester dans la rue ce 1er Mai.
L’un de leurs visuels montre un ballon rouge, au visage grimaçant, transpercé par une aiguille. À côté, on peut lire: «Les riches éclatent.» Et plus bas: «Répartir les richesses!»
Un autre visuel montre un plateau de service garni de riches personnalités, dont la conseillère nationale de l'Union démocratique du centre (UDC) et cheffe d’entreprise Magdalena Martullo-Blocher. La légende: «Les riches ne sont pas mangés au restaurant, mais dans la rue.»
«Des idées extrêmes»
Le président des Jeunes libéraux-radicaux, Jonas Lüthy, se dit choqué par ce post. Il déclare à Blick: «Le langage des Jeunes socialistes témoigne d'une radicalisation inquiétante de ce parti. Il cherche à diviser, est misanthrope et fait l'apologie de la violence!» Selon lui, le post véhicule des «idées extrêmes». Il demande des mesures: «La Jeunesse socialiste doit immédiatement retirer cet appel à la violence et s’en distancer clairement. Si elle ne le fait pas, elle sera tenue pour responsable si des personnes venaient à être blessées le 1er Mai.»
Les Jeunes socialistes rejettent fermement ces accusations. La présidente du parti, Mirjam Hostettmann, réagit sans détours: selon elle, ce sont les super-riches qui menacent la démocratie. Elle cite l’exemple des États-Unis, «où des milliardaires de la tech construisent une autocratie».
Et d’ajouter: en Suisse aussi, «le pouvoir des super-riches progresse», tandis que les salaires stagnent. Elle renvoie la balle: «Les Jeunes libéraux-radicaux veulent manifestement des conditions à l’américaine et donc l’arrivée du fascisme en Suisse. C’est cela qui est radical, pas notre lutte contre les inégalités de fortune.»
Supprimer leur publication? Il n’en est pas question, assurent les Jeunes socialistes.