Le patron de la coopérative de distribution agricole Fenaco, Martin Keller, met garde lundi contre des concessions aux Etats-Unis sur les droits de douane agricoles. C'est «une recette à succès de longue date qui ne doit pas être facilement sacrifiée», dit-il.
Les crises récentes, comme la pandémie de Covid-19 et l'irruption de la guerre en Ukraine, ont montré que le système a fait ses preuves, ajoute Martin Keller dans un entretien diffusé lundi par les journaux alémaniques du groupe Tamedia. En comparaison avec d'autres pays, la Suisse n'a pas connu de grandes hausses de prix pour les denrées alimentaires et les magasins vides, affirme-t-il.
Un «système finement équilibré»
«Une des raisons importantes en est la politique agricole suisse avec son système douanier finement équilibré», assure Martin Keller. Le système suisse vise un approvisionnement national de 50%, relève-t-il. «Si les droits de douane agricoles devaient être abandonnés, cet objectif serait mis sous pression».
Il pointe le marché du vin. La consommation de vin suisse a baissé de 16% l'année dernière, car la viticulture n'est pas protégée par des droits de douane, mais ouverte au marché mondial, note-t-il.
Parmelin de veut pas de grandes concessions
Autre son de cloche du côté des produits biologiques. Interrogé dans la «Neue Zürcher Zeitung», le président de Bio Suisse, Urs Brändli, dit n'avoir «absolument aucune crainte» pour le secteur dans les négociations avec Washington. Le label Bourgeon de l'association est aussi attribué aux produits étrangers, mais il n'y a pas d'exploitation avec un tel label aux Etats-Unis, explique-t-il.
Le ministre suisse de l'économie Guy Parmelin avait annoncé que la Suisse n'entendait pas faire de grandes concessions aux Etats-Unis dans le domaine de l'agriculture. Les Etats-Unis ont compris qu'il était très important pour la Suisse de conserver une certaine autonomie en matière de production agricole, avait déclaré le conseiller fédéral au début mai.