Le conseiller national Thomas Hurter (UDC/SH), membre de la commission de la politique de sécurité, affirme avoir eu des doutes face aux promesses d'un prix fixe pour l'achat des 36 avions de combat F-35A par l'armée suisse. «Il n'y a pas eu de sous-commission pour l'acquisition. Nous n'avons jamais pu voir et examiner les contrats avec les Etats-Unis», ajoute Thomas Hurter, interrogé jeudi dans la «Neue Zürcher Zeitung». Chaque fois que quelqu'un a posé des questions, poursuit-il, le Département fédéral de la défense (DDPS) réagissait de manière presque agressive, en disant: «C'est un prix fixe. Arrêtez de poser des questions!»
A posteriori, «on aurait probablement dû être vigilant», reconnaît Thomas Hurter, mais, souligne-t-il, le Parlement devrait en principe pouvoir faire confiance à une conseillère fédérale. «Dans les expertises et procès-verbaux maintenant publiés et mis à disposition des commissions de la politique de sécurité, on trouve le terme 'prix fixe', mais il n'est jamais en rapport avec le nombre de pièces, la date ou l'offre. Apparemment, le DDPS a, lui aussi, eu des doutes à un moment donné, sinon il n'aurait pas commandé d'expertises», relève l'élu UDC.
Opposé à revoter sur les F-35
Le résultat serré de la votation sur l'achat d'avions de combat en septembre 2020 n'est pas une raison pour refaire le vote, estime Thomas Hurter. «Même une faible majorité est un 'oui'.» Face à l'envol du prix d'achat des appareils américains, il préconise de respecter l'enveloppe de 6 milliards de francs approuvée par le peuple. «La Suisse doit examiner d'autres solutions, par exemple économiser en interne ou acquérir moins d'avions.»
Le F-35 a le meilleur rapport qualité-prix et il «peut tout faire», martèle le spécialiste de l'UDC en matière de sécurité. Le fait que l'OTAN mise également sur ce modèle parle en faveur de la qualité de l'appareil américain de cinquième génération, ajoute-t-il, pointant le fait qu'il a été vendu plus de 1000 fois et la longue liste des commandes.
En septembre 2020, le peuple suisse avait approuvé, par 50,5% des voix, l'achat d'avions militaires pour six milliards de francs. Selon la Suisse, qui parle d'un prix fixe, le coût des 36 F-35A devait s'élever à 6,035 milliards de francs. Mais les Etats-Unis parlent d'un «malentendu» et font valoir un surcoût entre 650 millions et 1,3 milliard de francs pour les 36 appareils furtifs.