Selon un sondage
Malgré le verdict des urnes, les Suisses veulent quand même élargir les autoroutes

D'après un sondage réalisé pour Auto Suisse, les embouteillages sont un problème non-négligeable. Malgré les dernières votations concernant l'élargissement des autoroutes, le développement du réseau routier resterait important.
Publié: 15:22 heures
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Les embouteillages sont, du point de vue des personnes interrogées, le problème de circulation le plus urgent à résoudre.
Photo: Philippe Rossier
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Lucien Fluri

Les Suisses ne veulent pas être bloqués dans les embouteillages! Pour une majorité d'entre eux (57%), les bouchons sont même le plus gros problème que connaît le pays en matière de circulation routière. C'est en tout cas ce que montre un sondage représentatif effectué par l'institut de sondage gfs.bern. Ce dernier a interrogé 1002 personnes à la demande d'Auto Suisse, l’association des importateurs d’automobiles.

Deux solutions se dessinent afin d'enrayer les embouteillages: miser sur le développement des transports publics et construire de nouvelles routes. Fait marquant: 76% des personnes interrogées soutiennent le programme d'extension autoroutier de la Confédération. Elles proviennent de tout l'échiquier politique, sauf des Vert-e-s. Ce résultat surprend, car en novembre dernier, le peuple a rejeté six projets d'extension autoroutière dans les urnes.

Une population exigeante

Comment expliquer cette prétendue contradiction? Le «non» de novembre dernier «ne doit pas être perçu comme un changement de tendance fondamental vis-à-vis du développement routier», avancent les auteurs du sondage. Mais pour qu'un projet aboutisse, il doit aussi trouver un écho favorable dans les milieux urbains. Tout dépend donc des arguments et des débats durant la campagne de vote.

Obtenir le feu vert est compliqué, car les exigences de la population auxquelles les ingénieurs en mobilité doivent répondre sont élevées: les questions environnementales et d'aménagement du territoire jouent un rôle aussi important que l'accessibilité des régions rurales, la réduction du bruit et du trafic dans les villes ou le développement des transports publics. Les ingénieurs doivent donc faire face à plusieurs obstacles.

Il ressort également de ce sondage que la population considère les coûts de la mobilité comme élevés. Les transports ne doivent pas devenir plus chers. Pour les Suisses, la hausse des prix pour les trajets aux heures de pointe n'est pas envisageable.

«
Le scepticisme à l'égard des voitures électriques perd de son ampleur
Peter Grünenfelder, président d'Auto Suisse
»

A l'avenir, il est probable que de plus en plus de personnes conduisent des voitures électriques: 60% des personnes interrogées peuvent s'imaginer acheter une voiture électrique, hybride ou plug-in hybride. C'est plus que lors du dernier sondage effectué sur le sujet. En revanche, les véhicules 100% électriques n'ont pas la cote (27% des sondés).

Du point de vue des acheteurs potentiels, il existe toujours des obstacles quand ils s'imaginent acquérir une voiture électrique: la peur d'une autonomie trop faible, les doutes sur le caractère écologique des batteries, le prix ou la question de savoir s'il y a suffisamment de stations de recharge. Mais lentement, le «scepticisme à l'égard des voitures électriques perd de son ampleur», explique Peter Grünenfelder, président d'Auto Suisse. Il demande donc des solutions, par exemple en ce qui concerne les systèmes de recharge. L'industrie automobile elle-même doit «thématiser davantage l'empreinte écologique de la production et de l'élimination des batteries».

La voiture est de moins en moins indispensable

Dans l'ensemble, les Suisses ont une attitude positive ou neutre vis-à-vis des voitures. Pour 59% des sondés, elle est même indispensable au quotidien. Mais ce chiffre est nettement inférieur à celui de 2005: à l'époque, 81% des personnes interrogées considéraient qu'elles ne pouvaient pas se passer d'une automobile. Plus les répondants sont jeunes, plus ils ont tendance à faire sans. Par ailleurs, selon les résultats du sondage, les transports publics ne reçoivent pas trop de subventions.

Erreur d'échantillonnage du sondage: 3,1%

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