Le nom du futur abbé des chanoines réguliers de Saint-Maurice sera dévoilé à la mi-septembre. Conformément aux règles de la communauté, et comme l’exige le droit canonique, l’élection devra ensuite recevoir la validation du Vatican.
«Le nom du futur père-abbé ne sera dévoilé qu'une fois la décision de pape Léon XIV prise», souligne l'Abbaye de Saint-Maurice dans un communiqué diffusé mardi. «Ce délai peut prendre un certain temps sur lequel nous n’avons pas de maîtrise». Ne se sentant plus l'homme de la situation, Jean Scarcella avait démissionné fin juin, après 10 ans passés à cette fonction. Depuis lors, Simone Previte assume ad intérim la direction de l'institution.
La parole libérée
Une rencontre communautaire a eu lieu mercredi dernier, afin de favoriser un discernement collectif sur le profil de l’abbé que les chanoines souhaitent élire. «Cette rencontre nous a permis d’évoquer avec confiance, transparence et respect, quels étaient les attentes des uns et des autres. Nous tâchons progressivement de changer de culture en favorisant l’émergence de ce genre d’espace où la parole est libérée et franche», commente le chanoine Simone Previte.
La communauté est accompagnée dans ce processus par un modérateur en la personne de Mgr Hugues Paulze d’Ivoy, Abbé primat de la Confédération des Chanoines réguliers. Parallèlement, à la suite de la conférence de presse du 20 juin, l’Abbaye de Saint-Maurice poursuit sa démarche de «vérité et de réforme». Plusieurs mesures annoncées dans le plan d’action ont été mises en œuvre ou sont en cours, dont la constitution de la commission de conseil en gouvernance (CCG, une entité mixte formée de laïcs et de religieux, chargée de superviser la mise en œuvre du plan d’action).
Plusieurs personnes ont déjà donné leur accord de principe pour intégrer la CCG et la présidence a été confiée à Mari Carmen Avila, membre de la Fédération Regnum Christi. La composition définitive sera établie cet automne. Dès octobre, chaque chanoine suivra le module universitaire «abus et bientraitance: écouter, accompagner, prévenir», proposé en partenariat entre l’institut catholique de Paris (ICP) et le CCRFE (centre catholique romand des Formations en Eglise). Tous les chanoines suivront également une formation obligatoire animée par l’association ESPAS, spécialisée dans la prévention des abus et l’accompagnement des victimes.
Le 20 juin dernier, un groupe indépendant de travail avait établi que trente chanoines et autres personnes liées à l'Abbaye avaient été impliquées dans 67 situations d'abus et d'agressions sexuelles, avec au moins 68 victimes.