Pfister se veut rassurant
Les drones russes en Pologne n'ont «aucun impact» sur la Suisse

L'intrusion de drones russes en Pologne n'a pas de conséquences immédiates pour la Suisse, selon le ministre de la Défense Martin Pfister. Il souligne cependant la fragilité de la situation en Europe et le risque croissant d'escalade.
Publié: 07:10 heures
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Le conseiller fédéral Martin Pfister.
Photo: PETER KLAUNZER
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ATS Agence télégraphique suisse

Selon le ministre de la Défense Martin Pfister, l'intrusion de drones russes dans l'espace aérien de la Pologne n'a pour l'instant «aucune conséquence concrète» pour la Suisse. «Cela montre toutefois à quel point la situation en Europe est fragile», dit M. Pfister.

La sécurité de l'Europe est menacée au-delà de l'Ukraine, déclare Martin Pfister dans une interview publiée dimanche par la «SonntagsZeitung». Il qualifie l'intrusion dans l'espace aérien polonais de «violation de l'intégrité territoriale d'un Etat européen». Les réactions des Etats européens montrent qu'ils prennent la menace très au sérieux, ajoute le conseiller fédéral. Car avec de telles actions, le risque d'une escalade augmente.

Scénario identique peu probable

Selon le Conseil fédéral, un scénario identique pour la Suisse n'est pas très probable, ne serait-ce qu'en raison de sa situation géographique. Si cela devait néanmoins se produire, la défense aérienne suisse ne serait pas en mesure, selon lui, de repousser de tels drones.

Nous disposons certes de systèmes de défense aérienne permettant d'abattre des drones à courte distance, a déclaré M. Pfister au journal dominical, mais la Suisse attend la livraison de systèmes à moyenne et longue portée. On sait que le système Patriot, en particulier, connaît des retards». En raison du soutien apporté à l'Ukraine, le Département américain de la défense donne une nouvelle priorité à la livraison des systèmes Patriot, de sorte que la Suisse ne devrait recevoir que des productions ultérieures.

Coopération avec les pays voisins

Pour la Suisse, le service de renseignements de la Confédération indique depuis longtemps que la menace va encore s'aggraver, rappelle le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). «Il y a un risque que la sécurité en Suisse soit, dans les cinq prochaines années, beaucoup plus menacée que nous ne l'imaginons aujourd'hui»

En ce qui concerne les drones, Pfister fait également référence à une coopération plus étroite avec les pays voisins. Les drones pourraient être combattus plus efficacement s'ils étaient détectés tôt et bien avant la frontière nationale, dit le chef du DDPS. Une coopération devrait aller aussi loin que possible, mais seulement jusqu'à ce que la Suisse puisse encore décider de manière autonome de l'utilisation de ses moyens.

Lors d'une attaque aérienne russe sur l'Ukraine dans la nuit de mardi à mercredi, un grand nombre de drones avaient également pénétré dans l'espace aérien de la Pologne et donc de l'OTAN. L'armée de l'air polonaise et d'autres alliés de l'OTAN ont abattu pour la première fois quelques drones russes. Depuis, la Pologne bénéficie d'un soutien accru de la part des alliés de l'OTAN. La Suisse n'est pas membre de l'OTAN. Samedi soir, la Roumanie a, à son tour, affirmé que son espace aérien avait été violé par un drone au cours d'une attaque russe contre des infrastructures en Ukraine voisine.

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