Une séance extraordinaire attend la Commission de politique extérieure du Conseil national pour aborder le coup de massue tarifaire de Trump, ce jeudi 28 août. Le ministre de l'Economie Guy Parmelin sera présent pour répondre aux questions des experts en politique étrangère, qui s'annoncent nombreuses.
Hans-Peter Portmann, conseiller national du Parti libéral-radical (PLR) zurichois, a déjà pris les devants en juillet. Il a été le premier politicien à remettre en question l'achat des F-35 et à présent, ses revendications vont encore plus loin.
Il a exhorté le Conseil fédéral à examiner immédiatement les possibilités d'approvisionnement de la Suisse avec ses partenaires européens par la voie diplomatique pour combler ses lacunes en matière de défense, afin de pouvoir se retirer de tous les contrats de défense entraînant des coûts supplémentaires ou des retards inacceptables.
En plus du F-35, ces nouvelles possibilités d'approvisionnement concerneraient aussi le système de défense aérienne Patriot des Etats-Unis et les drones d'Israël. Pour sécuriser notre espace aérien, Hans-Peter Portmann propose même l'acquisition d'avions de chasse d'occasion.
«Cela nuirait aux Américains»
De plus, le libéral-radical demande au gouvernement d'élaborer d'ici fin septembre des contre-mesures face aux droits de douane punitifs de 39% sur l'industrie de l'armement, mais surtout sur le commerce de l'or. «Une augmentation des prix des importations d'or en provenance de Suisse ferait très mal aux Américains, ce serait une catastrophe pour eux», affirme Hans-Peter Portmann, car les Etats-Unis ne pourraient plus se procurer la quantité nécessaire sans les importations depuis la Suisse.
Hans-Peter Portmann estime toutefois que le retrait de la Suisse des contrats d'armement avec les Etats-Unis pourrait être un moyen de pression efficace, même si les achats suisses sont négligeables au regard des normes internationales. «La Suisse est connue pour son engagement en faveur de la qualité des armes. Son retrait enverrait un signal fort.»
Le conseiller national souligne que, pour l'instant, il ne demande que l'examen de contre-mesures, pas leur imposition. Mais selon lui, le président américain Donald Trump a suffisamment prouvé qu'il respecte ses partenaires de négociation seulement s'ils font preuve d'une certaine force. «Le Conseil fédéral l'a récemment appris à ses dépens.»