«Nous avons cherché à comprendre où la chatte a mal aux pieds», dérape Guy Parmelin
En voulant expliquer son voyage à Washington avec Karin Keller-Sutter et en réponse à la question d'un journaliste, Guy Parmelin a dérapé. «Nous avons voulu savoir où est-ce qu'il y a eu un problème, comme on dit en bon vaudois, où est-ce que la chatte a eu mal au pieds» (ndlr).
Karin Keller-Suttr reconnait être «déçue»
Le fait que Donald Trump ait rejeté la lettre d'intention du Conseil fédéral a été une «déception», reconnait Karin Keller-Sutter, avant d'ajouter que la Suisse doit vivre avec. «Cela fait partie du processus.»
L'équilibre des forces entre la Suisse et les Etats-Unis est clair, a ajouté la conseillère fédérale. «Mais nous bénéficions de certains avantages», notamment la sécurité juridique qui pourrait devenir un atout, «si nous nous unissons». «En tant que petit Etat, nous avons toujours dû rester agiles», explique-t-elle. Peut-être que la Suisse traverse actuellement une phase difficile, dans laquelle «nous devons rester unis».
Un prochain coup de fil avec Trump?
Un contact direct avec le président américain Trump n'a de sens qu'une fois les négociations terminées et le soutien de Washington. Ce sera à Trump de prendre la décision finale. «Une fois l'accord conclu, il y aura certainement un autre échange en face à face ou par téléphone.»
Karin Keller-Sutter affirme que l'initiative de l'appel téléphonique avec Washington est venue des Etats-Unis. Plusieurs versions de l'appel ont été publiées, mais elle regrette que certaines d'entre elles «nuisent à la Suisse». Les lettre de Trump aux groupes de la pharma pour baisser les prix ont aggravé la situation.
Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin se défendent face aux critiques
«J'ai écouté très attentivement», explique Karin Keller-Sutter. «Mais je n'ai pas accepté que la Suisse soit responsable d'une perte de 40 milliards pour les États-Unis.» Elle dit avoir défendu les intérêts de la Suisse. Selon elle, les déclarations de Trump ces derniers jours étaient un «jeu de pouvoir» et «il ne faut pas le prendre personnellement».
Concernant le déficit commercial des Etats-Unis envers la Suisse, Karin Keller-Sutter affirme que Trump a utilisé des chiffres datant de 2024, où le commerce de l'or aurait pesé lourd dans la balance. «La situation est complètement différente aujourd'hui.»
Ne surtout pas fâcher Washington
La Suisse veut garder une relation réglementée avec les Etats-Unis, a déclaré Karin Keller-Sutter, car c'est un partenaire commercial important, «mais pas à n'importe quel prix». La Suisse doit veiller à maintenir sa situation avantageuse. «Nous avons déjà connu d'autres situations difficiles.» La Suisse en est souvent ressortie renforcée, selon la Conseillère fédérale.
Concernant une possible plainte déposée auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Guy Parmelin souligne que la Suisse souhaite trouver une solution avec les États-Unis, mais qu'une action en justice est possible. Une escalade avec les Etats-Unis n'est pas dans l'intérêt de la Suisse, déclare Guy Parmelin. Des droits de douane de rétorsion auraient également un impact sur l'économie suisse. Le mieux serait que les deux parties trouvent une solution à l'amiable.
Guy Parmelin reconnait que les droits de douane sont un fiasco pour la Suisse
Lors de la séance de questions-réponses, un journaliste a demandé au Conseil fédéral si les droits de douane sont un fiasco, ce que Guy Parmelin confirme, mais il dit garder espoir dans les négociations en cours et sur la rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio.
Concernant les avions de combat F-35 dans un potentiel accord avec Washington, Karin Keller-Sutter a refusé de commenter son offre actualisée à Trump. Elle a toutefois souligné que la Suisse achète des avions de chasse et le système Patriot aux Etats-Unis. «Et elle aura également besoin de munitions à l'avenir.»
«Nous ne pouvons pas dire combien de temps cette situation va durer», déclare Berne
Karin Keller-Sutter a repris la parole. Elle a remercié le Secrétariat d'Etat à l'Economie pour son excellent travail. Après l'annonce par le président américain d'une hausse massive des droits de douane, il fallait s'attendre à des difficultés pour les entreprises concernées.
«Nous ne pouvons pas dire combien de temps cette situation va durer», a déclaré Karin Keller-Sutter. Le Conseil fédéral poursuivra les négociations. «Cependant, la décision appartient au président américain.» L’économie suisse reste attractive, elle a déjà surmonté plusieurs revers. Elle peut compter sur une conjoncture intérieure stable, qui n'est pas compromise par les droits de douane américains, mais elle doit «conserver ses atouts».
Les négociations avec Washington relèvent de la compétence du Conseil fédéral. Toutefois, une étroite collaboration avec les représentants des entreprises est également essentielle, car ils bénéficient d'un accès plus large à la Maison Blanche.
Karin Keller-Sutter décrit une «situation extrêmement difficile»
La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a déclaré que les droits de douane créent une «situation extrêmement difficile» pour les secteurs concernés. Le Conseil fédéral travaille activement depuis des mois pour trouver une solution.
Trump n'a pas accepté la lettre de Berne et a accentué la pression. Le Conseil fédéral a donc changé son offre. L'objectif du voyage à Washington était de soumettre la nouvelle offre. «Des discussions sont déjà en cours sur la base de cette nouvelle offre.» La directrice du Seco, Helene Budliger Artieda, est toujours à Washington pour des discussions, un bon signe selon Berne. Toutefois, il est clair pour le Conseil fédéral que les discussions prendraient désormais du temps.
Guy Parmelin prend la parole
Le ministre de l'Economie, Guy Parmelin, dit qu'environ 60% des exportations suisses vers les Etats-Unis sont concernées par les nouveaux droits de douane. Des exceptions à ces droits existent, notamment pour les produits pharmaceutiques. Cependant, d'autres secteurs sont aussi concernés, notamment celui du luxe. Les Etats-Unis ont imposé à la Suisse des droits de douane nettement plus élevés que ceux imposés par l’UE ou le Japon sur des produits comparables.
Guy Parmelin s'interroge sur les conséquences pour l'économie. Si les droits de douane supplémentaires se prolongent, l'économie risque d'évoluer moins favorablement que prévu. Toutefois, les secteurs sont différemment touchés, les entreprises de construction mécanique étant plus durement impactées que les autres.
Le Conseil fédéral veut poursuivre les négociations sans imposer de contre-tarifs
La réaction de la Suisse au choc tarifaire est désormais claire: le Conseil fédéral veut poursuivre les discussions avec les Etats-Unis. Les droits de douane doivent être réduits «le plus rapidement possible», selon un communiqué de presse. «Des mesures de rétorsion sous forme de droits de douane en réponse à l'augmentation des droits de douane américains ne sont pas prévues pour le moment.» Ces mesures de rétorsion porteraient préjudice à la Suisse. Le Conseil fédéral continuera toutefois de plaider en faveur de relations commerciales élargies.
Le Conseil fédéral entend également examiner des mesures nationales visant à protéger l'économie et à soulager les entreprises. Une prolongation du chômage partiel est envisagée. Le Parlement a déjà approuvé cette mesure et le Conseil fédéral se prononcera prochainement. Le chômage partiel pourrait contribuer à préserver les emplois en cas d'arrêt temporaire du travail dans les entreprises.
Le Conseil fédéral s'exprime sur les droits de douane à 15h30
Une conférence de presse aura lieu aujourd'hui à la suite de la séance extraordinaire du Conseil fédéral sur les droits de douane américains. La présidente de la Confédération et ministre des Finances Karin Keller-Sutter ainsi que le ministre de l'Economie Guy Parmelin s'adresseront aux médias à 15h30 à Berne.
Source: ATS
Accès de panique dans les milieux économiques
Les milieux économiques en appellent jeudi au Conseil fédéral pour poursuivre les négociations avec les Etats-Unis sur l'épineux dossier des droits de douane américains, au retour bredouille de Washington de Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin.
Pour faire face au taux de 39% désormais appliqué à l'essentiel des exportations helvétiques vers le pays de l'oncle Sam, Economiesuisse réclame de surcroît un train de mesures pour renforcer la place économique helvétique.
L'UE et le Japon en meilleure posture
«Ils (ndlr: les droits de douane) affaiblissent fortement la compétitivité internationale de nos entreprises sur le marché américain, compromettent des relations commerciales établies de longue date et mettent sérieusement en danger des milliers d'emplois», s'alarme la Fédération des entreprises suisses.
La faîtière de l'industrie technologique Swissmem de son côté évoque un secteur «de facto à l'agonie» en cas de maintien du taux d'imposition punitif à l'entrée aux Etats-Unis, «surtout au vu des droits de douane nettement plus bas pour la concurrence en provenance de l'UE et du Japon». L'organisation saisit l'occasion pour publier une liste en dix points de propositions visant à améliorer les conditions cadres pour l'ensemble de l'industrie d'exportation.
Source: ATS
Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin sont de retour en Suisse
La délégation suisse conduite par la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le ministre de l'économie Guy Parmelin est rentrée en Suisse. Leur avion s'est posé jeudi matin vers 7h à l'aéroport de Berne-Belp, a constaté un photographe de Keystone-ATS. L'appareil était parti de Washington mercredi en fin de journée. Le Conseil fédéral doit tenir une séance extraordinaire jeudi en début d'après-midi.
Source: ATS
«Des milliards déferlent» Trump jubile sur son réseau Truth Social
«C'est minuit!». Donald Trump a réagi à l'entrée en vigueur des droits de douane réciproques son réseau Truch Social à minuit locales (6h en Suisse). «Des milliards de dollars de droits de douane déferlent sur les Etats-Unis», a-t-il commenté.
La Suisse est l'un des pays les plus frappés au monde, avec des droits de 39%.
Le président américain Donald Trump impose dès le 7 août des droits de douane de 39% sur les produits suisses, soit plus que les 31% initialement annoncés. La Suisse se retrouve ainsi en tête des pays européens soumis à ces droits de douane punitifs et occupe la quatrième place au niveau mondial.
Un accord a échoué, malgré des semaines de négociations et une relation personnelle entre la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et Trump. Le choc est profond en Suisse – les premières réactions sont vives.