L'Office fédéral de la communication (OFCOM) semble rencontrer des problèmes techniques. Et ce, malgré les cinq années de préparation à sa disposition. La mise en service d'un nouveau numéro court d'aide aux victimes était prévue pour novembre 2025. Celui-ci doit combler les lacunes dans la prise en charge des victimes de violence dans les cantons. Mais «contre toute attente», le projet a été retardé de six mois, selon un communiqué de presse de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS).
Tamara Funiciello, conseillère nationale PS, trouve cette situation absurde. «Cinq ans se sont écoulés et aujourd'hui nous sommes surpris de constater que nous ne sommes pas prêts sur le plan technique.» Pour Tamara Funiciello, ce cas montre que la prévention de la violence et l'aide aux victimes ne sont pas suffisamment priorisées par l'OFCOM. «12 féminicides cette année, que doit-il encore se passer avant que l'on agisse?»
«Nous ne voulons pas faire attendre les victimes»
Le canton de Zurich a également du mal à comprendre ce blocage. La conseillère d'Etat Jacqueline Fehr (PS) déclare dans un communiqué de presse que «cette offre est réclamée depuis des années par les spécialistes». Elle ajoute que les préparatifs dans le canton étaient déjà en cours depuis des mois. L'indisponibilité de ce numéro de téléphone était totalement inattendue, d'après la directrice du centre d'aide aux victimes de Zurich à Blick.
Le canton de Zurich a déjà élaboré des mesures et développé des concepts de formation. Les premiers collaborateurs ont été engagés et les procédures de candidature sont en cours. «Pour nous, il n'y a pas d'autre option que de démarrer le 1er novembre 2025 comme prévu. Nous ne voulons pas faire attendre les victimes plus longtemps.» Jusqu'à ce que le numéro national à trois chiffres soit disponible, le centre d'aide aux victimes de Zurich veut donc utiliser son propre numéro de téléphone pour lancer l'offre 24 heures sur 24 comme prévu initialement.
Problème technique sur la ligne d'urgence
Mais qu'en est-il de ce problème technique? Selon le communiqué de presse de la CDAS, le problème réside dans l'attribution géographique des appels entrants. Étant donné qu’une agence cantonale est responsable de l’aide aux victimes en dernier ressort mais que les appels sont coordonnés au niveau national, il doit être possible d’attribuer l’appel entrant au niveau cantonal. Ce n'est qu'ainsi que le service cantonal compétent peut prendre en charge le cas.
A cet obstacle s'en ajoutent deux autres: «aucun nouveau numéro d'urgence n'a été mis en place depuis plus de 20 ans et l'environnement des télécommunications a fortement évolué pendant cette période».