D'autres partenaires visés
Critiques, les entreprises suisses s'éloignent des Etats-Unis

Une enquête révèle que les dirigeants suisses s'éloignent des Etats-Unis au profit de l'Union européenne et de l'Asie du Sud-Est. Ce changement de perspective est lié à la hausse des droits de douane américains et concerne tant les marchandises que les services.
Publié: 06.07.2025 à 18:28 heures
Partager
Écouter
Les entreprises suisses observent d'un oeil critique la politique commerciale américaine. (Image d'illustration)
Photo: GIAN EHRENZELLER
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Les dirigeants des entreprises suisses tendent à prendre leurs distances face aux Etats-Unis, révèle l'enquête Swiss Managers Survey publiée dimanche. Un «changement de perspective» s'observe, au profit de l'Union européenne (UE) notamment.

«Les managers suisses réajustent leur boussole et s'ouvrent davantage vers l'Union européenne (UE) et l'Asie du Sud-Est», montre le sondage réalisé en mai auprès de 280 managers de toutes les régions linguistiques du pays par la Haute Ecole zurichoise des sciences appliques (ZHAW), la Haute Ecole Arc (HE-Arc) et l'Ecole universitaire de Suisse italienne (SUPSI).

Les entreprises interrogées ont commencé à réduire leur dépendance vis-à-vis des Etats-Unis ou «examinent activement» l'opportunité de le faire. Cette tendance concerne les marchandises mais aussi, de plus en plus, les services.

En toile de fond de cette évolution, la hausse des droits de douane américains. Le président Donald Trump, qui avait annoncé des augmentations massives ce printemps avant d'accepter de reconsidérer les taux, a annoncé avoir signé vendredi les premières lettres sur les nouveaux tarifs à l'attention de ses partenaires commerciaux. En avril, il avait menacé d'imposer la Suisse à hauteur de 31%. Les managers suisses sont encore dans l'expectative.

Une nette dégradation des relations

L'heure est à la méfiance et à une position critique à l'égard des Etats-Unis, démontre le sondage. Près des deux tiers (64%) des managers interrogés déclarent que leur opinion des Etats-Unis s'est dégradée l'an dernier. Seuls 2% parlent d'une «amélioration».

En revanche, 38% ont désormais une meilleure opinion de l'UE, et 18%, une moins bonne. L'attitude par rapport à la Chine est stable.

L'heure est à une approche plus diversifiée. Les conflits commerciaux et les tensions géopolitiques se font sentir négativement aux yeux de 70% des managers. Ceux-ci se montrent en particulier inquiets de leur dépendance technologique face aux Etats-Unis. Environ 5% des entreprises interrogées ont commencé à réduire leur dépendance vis-à-vis des logiciels américains, et 20% envisagent de le faire.

Près d'un quart des entreprises en outre confessent étudier d'autres marchés d'exportation, en dehors des Etats-Unis. «La tendance vers une réorientation préventive (des affaires) est claire», constatent les auteurs de l'étude.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la