Dans une réserve naturelle
Ce complexe hôtelier de luxe espagnol doit être démoli

Est-ce la fin d'un long feuilleton judiciaire en Espagne? Le complexe hôtelier de la presqu'île de Valdecañas, situé dans une réserve naturelle et proche de Madrid, doit être détruit. Le maire de la commune fulmine et les avocats vont faire appel.
Publié: 16.02.2022 à 10:32 heures
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Dernière mise à jour: 16.02.2022 à 11:15 heures
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Le complexe hôtelier de luxe sur la presqu'île de Valdecañas a été achevé en 2011. Il doit maintenant être démoli.
Photo: Golf Valdecañas SL
Nicola Imfeld

Ce devait être une station balnéaire de luxe de référence en Espagne. Le complexe hôtelier sur la presqu’île de Valdecañas, à moins de 100 km de Madrid, dans la région d’Estrémadure, doit pourtant être entièrement démoli. C’est ce qu’a décidé la Cour suprême espagnole, mettant ainsi fin à une bataille juridique qui a échauffé les esprits durant des années.

Le complexe hôtelier a été construit entre 2007 et 2011, avec l’autorisation des autorités locales. On n’avait alors pas lésiné sur les moyens, mettant sur place un complexe de 135 hectares, composé de 186 villas, d’une plage artificielle et d’un terrain de golf.

Situé au bord d'un lac de retenue, le complexe dispose de la plage (artificielle) de sable fin la plus proche de la capitale espagnole. La construction de centaines d’autres villas et d’un hôtel supplémentaire était en discussion.

Un complexe hôtelier de luxe doit être démoli pour 174 millions de francs
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Décision de justice:Un complexe de luxe doit être démoli pour 174 millions

Décision radicale lors du jugement en appel

Car c’est principalement la localisation du complexe, en plein cœur d’une réserve naturelle, qui a posé problème. Une plainte déposée par des défenseurs de l’environnement, qui exigeait que la zone soit préservée, a fait des émules dans le monde juridique espagnol.

En 2020, un tribunal régional avait d’abord ordonné une démolition partielle. Après un appel au Tribunal national espagnol, la décision est tombée, plus dure encore: la destruction totale du complexe.

Mais le dernier mot dans la bataille pour le site touristique n’a pas encore été dit. L’avocat des propriétaires des 186 villas a déjà annoncé qu’il ferait appel auprès de la Cour suprême du pays.

Critiques acerbes du maire

Le maire de la commune concernée a également émis des critiques acerbes. «Si la capitale veut que nous restions pauvres en Estrémadure et que nous fassions du surplace, que les villages continuent à s’éteindre, alors Madrid devrait au moins nous payer pour notre air pur!», a déclaré Ángel Pedro Martinez.

D’autant que, si le complexe doit être démoli, des coûts immenses attendent sa commune. La destruction devrait coûter 173 millions de francs, y compris les indemnités versées aux propriétaires des villas.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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