Contrôle romand en question
Interdit de pratique, un médecin français exerce toujours à Fribourg

Un hématologue français, condamné pour fraude fiscale et négligence en France et interdit de pratique à Neuchâtel, exerce toujours à Fribourg. La RTS révèle mardi comment il a caché ses antécédents pour continuer à exercer – peut-être plus pour longtemps.
Publié: 15:43 heures
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Hématologue, le médecin français exerce encore à Fribourg, malgré sa condamnation en France et son interdiction à Neuchâtel.
Photo: Shutterstock
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Léo MichoudJournaliste Blick

Ce médecin français est plein de casseroles, mais il fait sa petite cuisine en Suisse romande. Condamné en France, un hématologue – spécialiste des maladies et cancers du sang – a un temps exercé à Neuchâtel et exerce toujours à Fribourg, dévoile la RTS ce mardi 24 juin.

Remontons un peu. En mai 2017, alors actif dans une clinique parisienne, le médecin écope d'un an de prison en France pour fraude fiscale. Une raison suffisante pour venir s'installer en Suisse. De plus, la RTS évoque de graves négligences envers des patients qui ont abouti à six mois d'interdiction de pratiquer.

Tout part de l'autorisation à Fribourg

Arrivé dans le canton de Fribourg, il demande une autorisation d'exercer. Sa condamnation récente n'apparaît pas encore sur son casier judiciaire, alors ça passe. En 2019, il rejoint Neuchâtel via une procédure simplifiée – basée sur l'autorisation accordée à Fribourg.

Il reprend le cabinet d'un oncologue neuchâtelois, en départ à la retraite. Une transmission source de tensions entre les deux praticiens. Le Romand se renseigne sur son homologue et découvre ses casseroles en France – ce qui lui a valu d'être «menacé de mort», raconte-t-il à la RTS.

Sanctionné, il exerce toujours

A Neuchâtel, ses pairs l'excluent en 2023 pour avoir occulté son passé trouble et une interdiction entre en force début 2025. Le médecin cantonal neuchâtelois Laurent Kaufmann doit se rendre à son cabinet avec la police pour faire cesser ses activités. Ses patients n'avaient pas été avertis de la sanction, explique le Neuchâtelois à la RTS. D'ailleurs, aucun n'a porté plainte.

Averties, les autorités sanitaires fribourgeoises le sont, selon le service public. Elles ont pris une décision, mais le délai de recours permet toujours au médecin français – qui n'a pas répondu aux sollicitations de la RTS – d'exercer pour quelques semaines, voire plus, à Fribourg.

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