Condamné à Zurich
Un apprenti a simulé une chute dans les escaliers pour de l'argent

Un apprenti de Winterthour s'est volontairement jeté dans la cage d'escalier de son employeur en 2018. Se plaignant de douleurs au dos, il a empoché plusieurs dizaines de milliers de francs. Mais le pot aux roses a été découvert.
Publié: 02.05.2022 à 15:05 heures
Les médecins ont eux aussi été dupés par l'apprenti qui simulait des douleurs.
Photo: Shutterstock
Fabrice Obrist

Fausse déclaration de vol ou mise à feu d’un bien propre, ces fraudes ne sont pas rares. Mais avez-vous déjà pensé à vous jeter dans les escaliers? Un homme de Winthertour (ZH) a tenté l’expérience.

En 2018, alors qu’il est âgé de 20 ans, il effectue son apprentissage d’employé de commerce dans un hôpital zurichois. En août de la même année, il se jette volontairement dans la cage d’escalier de son employeur. Il reste couché en simulant de violentes douleurs dorsales. L’apprenti affirme aux médecins qu’il ne sent plus ses jambes et qu’il ne peut plus bouger.

Il voulait encore plus d’argent

Le jeune homme est déclaré inapte au travail pendant une semaine seulement, rapporte le «Tages-Anzeiger». Il est toutefois parvenu à percevoir des indemnités journalières en cas d’accident pendant environ... sept mois! Son employeur a d’abord dû s’en charger, puis c’est l’assurance-accidents qui lui a versé 5627 francs. Mais cela ne suffit pas pour l’apprenti.

Lors d’une nouvelle visite chez le médecin, le jeune homme se plaint de fortes douleurs et des problèmes de colonne vertébrale. Il explique aussi souffrir d’insomnies et ne plus pouvoir s’asseoir, se tenir debout ou se déplacer. Le médecin l’a finalement déclaré en incapacité de travail à 50% jusqu’à fin août 2019. La caisse maladie a donc dû lui verser 7201,95 francs de mars à août. Au total, l’apprenti a reçu près de 13’000 francs. Mais blessures et douleurs n’ont jamais existé.

Un passé criminel

Le Ministère public zurichois a maintenant condamné le jeune homme à une peine de prison de cinq mois avec sursis. Le délai d’épreuve est de quatre ans et le jeune homme doit prendre en charge les frais de procédure à hauteur de 4000 francs. En raison de son passé, une simple peine pécuniaire a été exclue.

Le condamné n’est pas un inconnu des autorités. Il a déjà été jugé avec huit autres personnes pour séquestration. Le groupe avait retenu deux Nord-Africains dans une mosquée de Zurich, leur avait craché dessus, les avait frappés et menacés de mort. La Cour suprême alors avait condamné six personnes à des peines de prison avec sursis allant de 12 à 19 mois.

(Adaptation par Jessica Chautems)


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