Personnage-clé de l'affaire
Le boss de la capsule de suicide Sarco s'est donné la mort à 47 ans

Florian Willet, patron de la société derrière la capsule de suicide «Sarco», s'est donné la mort début mai, annonce le «Tages-Anzeiger» lundi. Son suicide pourrait influencer la procédure pénale qui devrait clarifier en Suisse la légalité de la pratique controversée.
Publié: 02.06.2025 à 08:32 heures
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Dernière mise à jour: 02.06.2025 à 14:56 heures
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Le directeur général de Sarco, Florian Willet, s'est donné la mort le 5 mai dernier en Allemagne.
Photo: AFP
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Léo Michoud et Johannes Hillig

Son métier, c'était la mort. C'est sans doute pour cela que le boss de Sarco, Florian Willet, avait une vision claire de son propre décès. «Bien avant d'être malade. Tout simplement dans un accident qui me tuerait, avant même de réaliser ce qui se passe. Ce serait la situation parfaite: ne pas avoir à penser à la mort, mais plutôt être surpris par celle-ci», a déclaré l'année dernière à Blick le codirecteur de l'organisation à but non-lucratif «The Last Resort», qui se présente comme «la nouvelle organisation suisse de défense des droits de l’homme et d’aide au suicide».

Aujourd'hui, Florian Willet est effectivement décédé à 47 ans. Le patron de la société derrière la controversée capsule de la mort, qui croyait à la liberté de chacun de choisir le jour de son décès, s'est lui-même suicidé, rapporte le «Tages-Anzeiger» ce lundi 2 juin. A l'heure actuelle, aucun autre détail n'est confirmé sur les circonstances. L'organisation Exit International ne confirme que ceci: l'Allemand est mort le 5 mai dans son pays d'origine.

Un hommage sous forme d'explications

«The Last Resort» a publié un hommage sur son site, qui apporte des pistes autour du suicide de son dirigeant. «Lorsque Florian a été libéré de manière inattendue de sa détention provisoire début décembre 2024, il était un homme changé. Son sourire chaleureux et sa confiance en lui avaient disparu. À sa place se trouvait un homme profondément traumatisé par l’expérience de l’incarcération et par l’accusation injustifiée d’étranglement.»

L’organisation dévoile que début 2025, Florian Willet serait «'tombé' du troisième étage de son immeuble zurichois» et qu’il a vécu une opération chirurgicale et une période de rééducation en Suisse. Durant ses trois mois de convalescence, un rapport psychologique aurait diagnostiqué au quadragénaire «un trouble psychotique polymorphe aigu» qui se serait développé «suite au stress de la détention provisoire et aux processus associés».

Seul présent à la première utilisation de Sarco

Avec la première utilisation de la capsule Sarco, le quadragénaire a fait la Une des journaux l'année dernière. Le chef d'entreprise avait été arrêté en septembre et placé en détention provisoire après le décès d'une Américaine de 64 ans dans sa capsule imprimée en 3D, près d'une cabane forestière dans le canton de Schaffhouse.

Florian Willet est la seule personne à avoir assisté à ce suicide controversé, qui avait eu lieu en plein air, sous les arbres d'une forêt privée près de la frontière germano-suisse. Il avait décrit le décès de la femme comme «paisible, rapide et digne». La femme souffrait depuis de nombreuses années d'une série de symptômes sévères liés à une grave déficience immunitaire, fait savoir la codirectrice de «The Last Resort» Fiona Stewart.

Autour de l'inventeur de la capsule, Philip Nitschke, les responsables ont toujours nié fermement que quelqu'un ait «aidé» à la mort de l'Américaine, qui souhaitait mettre fin à ses jours. Celle-ci serait entrée dans la capsule Sarco de sa propre initiative, aurait fermé le couvercle de manière autonome et aurait appuyé elle-même sur le bouton, déclenchant sa mort par asphyxie à l'azote.

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