Tous les regards sont actuellement tournés vers la commune valaisanne de Blatten. Lundi soir, un éboulement de grande ampleur s'est produit. Environ 150'000 à 200'000 mètres cubes de matériaux se sont effondrés dans la vallée. Les autorités ont fait évacuer le village et ses 300 habitants ce lundi.
Mais dans toute la Suisse, un grand nombre d'habitations sont menacées par les forces de la nature, comme le montre une étude de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) datant du mois d'avril. Selon cette étude, une maison sur six est menacée en Suisse.
Les inondations restent la première menace
Une carte de la banque cantonale montre quelles communes comptent un nombre particulièrement élevé de bâtiments résidentiels dans la zone dangereuse. En Valais, dans les Grisons et à Berne, ce chiffre dépasse les 80% dans certains villages. Dans toute la Suisse, plus de la moitié des bâtiments résidentiels de plus de 150 communes sont concernés. Les communes de 21 cantons pour lesquels des données sont disponibles ont été évaluées.
L'activité de construction des dernières décennies joue également un rôle. Alors qu'auparavant, on construisait surtout en dehors des couloirs d'avalanches et des zones de chutes de pierres, les zones d'habitation se sont nettement étendues en de nombreux endroits.
Dans le village valaisan de Blatten, 57% des maisons sont menacées, selon la carte de la ZKB. En Valais, une maison d'habitation sur 50 est potentiellement exposée au danger d'éboulement ou de chute de pierres. Dans les cantons du Tessin, de Glaris, du Jura ou des Grisons, ce chiffre est légèrement inférieur. Mais en cas d'événement, les conséquences peuvent être fatales.
En réalité, la menace la plus fréquente provient des inondations. Cela a été particulièrement visible l'été dernier, lorsque des masses d'eau ont coûté la vie à cinq personnes dans la Vallemaggia, au Tessin. Une personne est également décédée à Saas-Grund, en Valais, lorsque, à la même époque, le Triftbach est sorti de son lit et a causé des dégâts parfois considérables aux bâtiments.
Même à la campagne, des bâtiments sont menacés
Les glissements de terrain constituent le deuxième danger le plus fréquent. Ceux-ci ont même menacé de nombreux bâtiments d'habitation dans le canton de Bâle-Campagne, une région où l'on ne s'attendrait pourtant pas à ce que cela se produise en raison de la nature du terrain. Cela s’explique par la dominance des couches d’argile et de marne.
A Brienz, dans les Grisons, le 15 juin 2023, 1,2 million de mètres cubes de roche sont tombés dans la vallée et se sont arrêtés à quelques mètres seulement du village. Les habitants de Brienz avaient déjà été évacués en mai et ont pu rentrer chez eux un mois plus tard. La dernière évacuation a eu lieu en novembre 2024 et se poursuit encore aujourd'hui.
L'Assurance immobilière Berne (AIB) a mis en place un nouveau contrôle des risques destiné aux propriétaires du canton. Pour la première fois, chaque maison d’habitation fera l’objet d’une évaluation individuelle, selon l’AIB. Ce contrôle repose sur une carte des dangers et un modèle d’analyse fondé sur des bases scientifiques.